Prêter allégeance au roi d'Angleterre Tiré du Rapport concernant les Archives canadiennes pour l'année 1905, Ottawa, Imprimeur du roi, 1906, p. 129-131. A Son Excellence Richd Phillipps Ecuyer Capitaine Général et gouvr en chef de la Province de Sa Majesté de la Nouvelle Ecosse, &c. Nous les Députés et tous les Habitants d'Annapolis Royale avec des Coeurs tous penetrés de joye, congratulons la bonne et heureuse Arrivée de Votre Excellence dans Vostre Gouvernement de cette Province de Sa Majesté, et nous esperons que Vostre Excellence sera entièrement convaincu de nos bonnes Intentions de nous soumetre à Nostre Gratieux Souverain le Roy Georges. Nous avons malheureusement expérimentés en plusieurs Ocasions La très Grande Différence qu'il y a entre Vostre Douce et Juste Administration de celle dont nous sortons presentement, d'autant plus que nous avions entre nos mains l'assurance que Vostre Excellence a eu la bonté de nous donner signé de Sa Main que nous jouirions pleinement de la Liberté de nostre Religion et de la Possession de nos biens jusqu'à ce que le bon Plaisir de Sa Majesté nous fut signifié par Vostre Excellence du retour de laquelle nous Commencions à desesperer, & de plus le traitement tout à fait Inhumain que Nostre bon Pasteur Monsieur de Breslay a souffert jusqu'à nous estre Defendu de Le voir & de luy donner aucun refuge & la moindre assistance dans le Temps qu'il a esté obligé de s'en fuire dans les bois, où il a Demeuré près de quatorze Mois, nous avoit mis dans la dernière Consternation voyant que nous ne pouvions plus exercer notre Religion ni même prier Dieu deux ou Trois ensemble, & cela près d'un Temps que nous avions estés requis pour faire le Serment de Fidélité à Sa Majesté par Monsieur le Lieutenant Gouverneur Armstrong. Nonobstant la Doctrine de nostre dit Pasteur a esté en toute Occasion pour nous rendre sensible à l'obéissance que nous devions à un Souverain sous le doux Gouvernement duquel nous avons Toujours estés heureux, Car nous n'avons jamais estés auparavant molestés ni troublés dans l'entier exercice de nostre Religion. Ce mauvais traitement, avec plusieurs autres en trop grand nombre pour estre repetés, nous a fait appréhender de n'avoir jamais nostre Religion sauve et libre, et mesme nous a obligé de differer de faire l'acte d'obeissance düe à Sa Majesté jusqu'à l'arrivée de Vostre Excellence, Lequel heureux Jour estant venu à notre grande Joye et Consolation nous sommes assurés de voir tous nos souhaits accomplis et comme Vostre Excellence a bien voulu conformement à sa bonne Justice rendre notre bon Pasteur, nous prions trés humblement d'accepter nos sinceres remerciments. Nous n'attendons pour cet effest que vos Ordres pour paroître devant Vostre Excellence afin de donner les dernieres preuves de nôtre obeissance à Sa Majesté Brittannique pour faire le serment de fidelité. Nous craignons d'avoir trop arresté l'attention de Vostre Excellence nous demandons permission de nous soussigner avec toutes les soumissions possibles Les tres Humbles & très obeissants Serviteurs
Serment d'allégeance prêté et signé par les Acadiens de la rivière Annapolis en décembre 1729. Je Promet et Jure sincerement en Foi de Chrétien que Je serai entierement Fidelle et Obéirai Vrayment [à] sa Majesté Le Roy George le Second, que je Reconnois pour le Souverain Seigneur de la Nouvelle-Ecosse ou de I'Accadie. Ainsi Dieu me soit en aide.
|