Une ferme ancestrale Tiré de Georgette Desjardins (sous la dir.), Saint-Basile, Berceau du Madawaska, 1792-1992, Montréal, Méridien, 1992, p. 311-312. [Les sept générations de la famille Soucy, avec l'année de cession foncière.] Marie-Marg. Daigle Joseph Cyr (1790) Parmi les fondateurs du Madawaska qui, en 1785, choisissent de s'établir sur la rive nord du Saint-Jean se trouve Marie-Marguerite Daigle, sur de Jean-Baptiste et de Joseph, surnommé le « père de la colonie ». Elle est la seule femme parmi les 49 pionniers à qui, en 1790, le gouvernement du Nouveau-Brunswick octroie le titre de propriété. Marie-Marguerite cède son droit de propriétaire à Joseph Cyr fils, qu'elle épouse en 1795. Comme toutes les demeures de l'époque, la leur est située au bord de la rivière. Ils adoptent, en 1802, un orphelin de six ans, Célestin Soucy qui vient de perdre son père Germain, pionnier établi sur une terre dans la région qui deviendra Grand'Isle, au Maine. Après la mort de Joseph Cyr, en 1821, le bien passe à son fils adoptif Célestin Soucy, époux de Pélagie Cyr. La propriété Daigle-Cyr devient, en 1848, la propriété d'Alexis Soucy, marié à Lucie Paradis. Leur fils Éloi prend la relève de son père en 1881. Avec son épouse Méthaïde Cyr, Éloi entreprend des transformations majeures. Vers 1886, la maison ancestrale ainsi que la grange et les hangars sont déménagés sur le coteau au pied de la montagne. Ils y aménagent une source qui, depuis, fournit l'eau courante à la famille et au bétail. Après de longues années de labeur, Éloi lègue, en 1923, sa terre à Léonide, marié à Émélie Cyr. Un demi-siècle plus tard, ils la transmettent à leur fils Conrad qui, avec l'aide son frère Albérie, fait fructifier la ferme ancestrale de 1968 à 1982. Depuis cette date, Paul-Émile, fils de Conrad et de Claudia Fournier, est propriétaire. La terre concédée en 1790 à Marie-Marguerite Daigle est donc passée de Célestin Soucy à son fils et à ses arrières-petits-fils jusqu'à la sixième génération. Le propriétaire actuel, Paul-Émile, détient un diplôme de technologie agricole. Appuyé par son épouse Nicole Cyr et par ses parents Conrad et Claudia, ainsi que par ses trois jeunes fils, Paul-Émile dirige le bien ancestral avec beaucoup de succès. Il se spécialise dans la culture de la pomme de terre en rotation et des céréales, ainsi que dans l'exploitation et l'aménagement de ses terres boisées. Il est président-fondateur du Syndicat régional ovin du Nord-Ouest, et uvre depuis 1976 comme directeur de l'Association provinciale des éleveurs de moutons. En 1987, il est nommé président de la Fédération des agriculteurs et agricultrices de Nouveau-Brunswick. Paul-Émile se dévoue dans beaucoup d'autres domaines, entre autres, comme directeur de l'Exposition régionale du Madawaska. En mai 1989, l'Institut des agronomes du Nouveau-Brunswick reconnaît officiellement le mérite du jeune cultivateur « qui a su se distinguer en termes de leadership au sein du secteur agricole », et lui remet le prix Louis-Hébert. La même année, lors de l'Exposition régionale du Madawaska au mois d'août, Paul-Émile, Nicole et leurs fils Marc-André, Frédéric et Jean-Luc reçoivent le titre de Famille terrienne de l'année. |