Acadie

Marcel-François Richard
(1847-1915)

Liens

Marcel-François Richard figure parmi les plus importants chefs de file de la Renaissance acadienne pour son inestimable contribution à diverses causes nationales. Il œuvre notamment à l'amélioration de l'éducation des Acadiens. C'est ainsi qu'il s'oppose énergiquement à la loi scolaire de 1871, qui met en péril l'existence des écoles primaires catholiques. Au début de sa carrière, il est également très actif en tant que promoteur de l'enseignement supérieur. En 1874, il fonde le collège Saint-Louis, à Saint-Louis-de-Kent. L'établissement se voit obligé de fermer ses portes en 1882, sur ordre de l'évêque du diocèse de Chatham, Mgr James Rogers. En effet, le collège Saint-Louis a la réputation d'être une institution qui affiche trop son caractère français et qui fait concurrence au St. Michael's College de Chatham. Marcel-François Richard contribue également à la fondation d'une école pour filles à Saint-Louis-de-Kent au début des années 1870 ; il en confie la direction aux religieuses enseignantes de la Congrégation Notre-Dame de Montréal.

L'agriculture et la colonisation sont également des préoccupations majeures de Mgr Richard. Comme d'autres leaders acadiens de son temps, il préconise le développement de nouvelles régions agricoles pour enrayer l'émigration des Acadiens vers les villes des États-Unis et pour pallier la rareté de terres cultivables dans les centres acadiens plus anciens. Au début des années 1870, Mgr Richard contribue à la fondation des foyers de colonisation de Rogersville et d'Acadieville. Il joue aussi un rôle de premier plan dans l'organisation et le déroulement des premières conventions nationales acadiennes. Lors de la première convention nationale, en 1881, il fait un discours éloquent sur la nécessité de doter les Acadiens d'une fête nationale distincte de celle des Canadiens français. La convention adopte ainsi la fête de l'Assomption plutôt que la Saint-Jean-Baptiste. Lors du deuxième ralliement national, en 1884, son intervention sur la question du drapeau acadien et de l'hymne national est encore une fois déterminante.

Marcel-François Richard travaille aussi de près avec les leaders qui revendiquent la nomination d'un évêque acadien. Il va jouer un rôle déterminant dans les relations avec le Saint-Siège sur cette question, se rendant à Rome en 1907 et en 1910. Lors de ce dernier voyage, il reçoit la promesse de la nomination prochaine d'un évêque acadien, ce qui se concrétise en 1912.

Né à Saint-Louis-de-Kent au Nouveau-Brunswick, Marcel-François Richard est le dernier des dix enfants de Pierre-Luc Richard, fermier, et de Marie-Tharsile Barriault. De l'âge de 7 à 14 ans, le jeune Richard fréquente l'école de son village natal. Il fait ensuite six années d'études classiques dans une institution de langue anglaise, le St. Dunstan's College de Charlottetown, à l'Île-du-Prince-Édouard. C'est au Grand Séminaire de Montréal qu'il reçoit sa formation en théologie. Ordonné prêtre en 1870, il est d'abord curé dans sa paroisse natale (1870-1886), puis dans la paroisse de Rogersville, où il finit ses jours. Marcel-François Richard est un curé charismatique et dynamique, s'impliquant notamment dans la société agricole et dans la société de tempérance de sa paroisse.

1871 - Loi sur les écoles non-confessionnelles au Nouveau-Brunswick (Acadie)

1881 - Première convention nationale acadienne et fondation de la Société nationale l'Assomption (Acadie)

1912 - Nomination du premier évêque francophone des provinces de l'Atlantique (Acadie)

1912 - Premier congrès de la langue française (Québec)

La convention de Miscouche (Acadie)

Placide Gaudet (1850-1930) (Acadie)

Pierre-Amand Landry (1846-1916) (Acadie)

Pascal Poirier (1852-1933) (Acadie)