La capitale de l'Acadie Tiré de Phyllis E. LeBlanc, « L'élaboration d'une vision commune d'une communauté urbaine : les élites francophones et anglophones de Moncton, de 1870 à 1940 », dans Égalité, n°35, printemps 1994, p.44-45. Devant cette nouvelle réalité urbaine, le discours d'une partie des élites acadiennes intègre un élément nouveau au projet collectif acadien, selon lequel Moncton constituerait un noyau important pour la réalisation des aspirations « nationales » du groupe acadien. Cette vision est surtout associée aux élites du sud-est du Nouveau-Brunswick ; l'idée est néanmoins lancée dans tous les journaux acadiens, discutée lors des conventions et aux réunions des succursales, des sociétés et des associations francophones. Au delà du discours, les élites prendront les mesures nécessaires pour s'assurer que se concrétise leur vision du nouveau rôle joué par la société francophone de Moncton. [ ] L'un des plus fervents nationalistes de l'époque, Valentin-A. Landry, estime que Moncton est le « centre industriel et commercial de l'Acadie et centre français le plus populeux des Provinces Maritimes ». Toujours selon lui, c'est pour cette raison qu'il déménage son journal L'Évangéline de Digby à Moncton, en 1905, offrant ainsi aux élites acadiennes de Moncton un outil (sans égal pour cette époque) de diffusion des débats importants. Ces débats sont souvent même centrés sur Moncton, comme dans le cas de la lutte pour l'enseignement des matières en français dans les écoles élémentaires, ou encore la question de la division des paroisses religieuses selon la langue, stratégie qui vise la création des paroisses françaises. |