Principes de l'ACFÉO au sujet de l'éducation

L'Association canadienne-française d'Éducation d'Ontario déplore le fait que contrairement à leurs compatriotes de l'Ontario, les Franco-Ontariens ne sont pas en mesure de contribuer pleinement, tant au plan culturel, qu'au plan économique et technique, à l'essor de leur province et, partant, de leur pays. L'Association est d'avis qu'il faut en rechercher la cause première dans l'actuel système d'écoles secondaires en Ontario qui ne correspond pas aux besoins de la population franco-ontarienne. C'est pourquoi l'Association a décidé, après avoir recherché un consensus par un procédé de discussions et de consultations publiques auprès des parents franco-ontariens, de présenter ce Mémoire au Gouvernement de l'Ontario au nom de la population franco-ontarienne qu'elle représente.

Position de principe

L'Association canadienne-française d' Éducation d'Ontario est convaincue que pour donner son plein rendement et affronter la concurrence au sein d'une société moderne hautement industrialisée, la jeunesse franco-ontarienne doit être en mesure de mettre en valeur sa culture française et son héritage chrétien dans le cadre d'un enseignement adapté à son milieu. Le système scolaire de l'Ontario vise à assurer à chaque Ontarien des chances égales d'instruction. Cependant au secteur secondaire, le système public actuel ne rencontre d'une façon satisfaisante que les exigences des Ontariens anglophones. Les élèves de langue française de ce secteur ne bénéficient malheureusement pas encore d'un enseignement adapté. Ils ne jouissent donc pas d'avantages équivalents dans ce secteur.

[…]

Si les Franco-Ontariens jouissaient pleinement des mêmes droits et avantages scolaires que les anglophones non-catholiques du Québec, la question d'un enseignement public confessionnel et français en Ontario ne se poserait même pas. Les non-catholiques de langue anglaise du Québec (82, 000 au primaire et 33, 000 au secondaire) qui ont une population scolaire sensiblement égale à celle des Franco-Ontariens contrôlent leurs systèmes d'instruction ; ils jouissent d'une entière liberté du point de vue confessionnel et d'une participation égale devant la loi aux impôts et octrois pour les frais d'immobilisation et d'exploitation. C'est un traitement analogue pour les Franco-Ontariens que l'Association recommande.

Tiré de « Projet d'un Mémoire concernant un régime d'écoles secondaires bilingues en Ontario », Dix-neuvième congrès général (spécial) de l'Association canadienne-française d'Éducation d'Ontario, le 18 février 1967, p. 1-2.