Un hôpital à Bytown Le soin de vos âmes, chers jeunes gens, est un des premiers objets de notre sollicitude. Les dangers que vous courrez dans les bois et sur ce fleuve, qui, toutes les années, engloutit plusieurs d'entre vous dans ses eaux, les larmes de vos mères que nous avons vues couler si souvent, faut-il bien le dire aussi, les désordres qui sont la suite déplorable de l'état d'abandon auquel votre position vous expose, ont pénétré notre cœur d'une amère douleur. Voilà pourquoi, nous avons depuis plusieurs années envoyé à votre secours des missionnaires que vous avez accueillis avec tant de bonheur et, nous dirons aussi, dont le zèle a été couronné d'un succès si consolant. Maintenant que nous sommes rapprochés du centre de vos travaux, nous pourrons encore mieux vous aider et nous nous y prêterons avec un nouveau zèle et une nouvelle ardeur. Mais si le soin de vos âmes nous touche, celui de votre santé ne peut aussi nous être indifférent. Combien de fois des jeunes gens des chantiers sont arrivés à Bytown, les uns épuisés de forces, d'autres blessés, meurtris à la suite de leurs pénibles travaux ! Dans une si pénible situation ils se voyaient obligés de dépenser tout le fruit de leurs épargnes pour obtenir la santé. Nous croyons donc vous être agréables en vous proposant de faire une œuvre qui sera, en même temps, dans votre intérêt particulier ; c'est de concourir avec nous et avec les maîtres de vos chantiers à bâtir un hôpital à Bytown. Vous en aurez la gloire comme aussi vous en recueillerez les avantages. Tiré d'un mandement de Mgr Guigues, 1848, cité dans Alexis de Barbezieux, Histoire de la Province ecclésiastique d'Ottawa et de la colonisation dans la vallée de l'Ottawa, Ottawa, La Cie d'imprimerie d'Ottawa, 1897, p. 316-317. Mgr Joseph-Eugène-Bruno Guigues Arrivée en Ontario des Missionnaires Oblats de Marie-Immaculée et des Sœurs Grises de la Croix |