Ontario

Marie-Rose Turcot
1887-1977

Romancière, nouvelliste et poète, Marie-Rose Turcot se range parmi les premières écrivaines et femmes journalistes de l’Ontario français. Elle est aussi l’une des principales artisanes en recherches folkloriques aux côtés des Marius Barbeau, Joseph-Médard Carrière, François Brassard, Lionel Bourassa et Germain Lemieux.

Fille d’un député fédéral, Marie-Rose Turcotte suit des cours de philosophie et de littérature à l’Université d’Ottawa. Œuvrant d’abord comme secrétaire au sein de divers ministères fédéraux, elle est promue en 1920 au poste de secrétaire du ministre H.S. Béland. Cette même année elle se lance dans l’écriture et son conte Nestor et Picolo, publié dans un recueil intitulé L’Homme du jour, est primé au concours de la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal. C’est le début de sa carrière littéraire. À titre de secrétaire du Conseil international des femmes, elle se rend en 1925 à Washington et fait la connaissance d’une écrivaine estonienne qui l’incite à s’initier au folklore et à écrire, comme elle, les contes de son pays.

L’année suivante, les contes de Marie-Rose Turcot sont publiés dans L’Oiseau bleu, une revue pour enfants ; ils sont repris en 1936 dans un recueil intitulé Au pays des géants et des fées. Le Carrousel, un recueil de nouvelles, considéré comme l’oeuvre la plus réussie de l’auteur, paraît en 1928. Ensuite, Marie-Rose Turcot publiera sous différentes formes sept contes merveilleux recueillis auprès de vieillards franco-ontariens visités à Ottawa et à Montréal. À la demande du folkloriste québécois Luc Lacourcière, elle présente dans les cahiers des Archives de folklore, publiés en 1946 et en 1948, une version savante de ces contes.

S’affiliant au Cercle des femmes journalistes, elle visite avec ce groupe l’Ouest canadien et les Maritimes. Inspirée par ces voyages, elle écrit un roman : Un de Jasper (1933). Elle quitte la fonction publique pour se consacrer au journalisme. De 1934 à 1950, elle collabore régulièrement à la page féminine du quotidien Le Droit. Jusqu’en 1962, elle est chroniqueuse à Notre Temps, puis à Terre et Foyer en 1962 et 1963. En 1940, elle co-anime, pendant six mois, une émission à caractère littéraire à la station radiophonique CKCH.

En 1935, Marie-Rose Turcot devient membre de la Corporation Le Caveau, un regroupement de mouvements artistiques et littéraires d’Ottawa. Elle y puise le soutien et la stimulation nécessaires à son travail. Elle devient présidente de la Corporation des lettres du Caveau, mais s’en désintéresse vers 1945 lorsque le regroupement change d’orientation et se transforme en salon littéraire. Elle devient alors membre de la Société des écrivains et de la Société d’étude et de conférences.

Vers la fin de sa vie, sa santé devenant chancelante, son écriture décrit davantage une recherche intérieure. Son autobiographie intitulée Simple aveu reflète cette nouvelle préoccupation.