Ontario

1916
Occupation de l'école Guigues à Ottawa

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Confrontés à l'adoption du Règlement 17, les adhérents au système des écoles séparées réagissent de trois manières différentes.

Si de nombreux parents et institutions se plient au règlement, comme c'est le cas dans les régions d'Essex, de Kent et de Penetanguishene, d'autres cherchent un compromis avec le gouvernement provincial, stratégie d'accommodation poursuivie entre autres par le Conseil des écoles séparées de Sudbury.

Dans l'Est ontarien, cependant, on assiste à une véritable mobilisation populaire et à un vaste mouvement de désobéissance civile : des manifestations publiques s’organisent ; les enseignants refusent de se conformer à la directive ministérielle ; les élèves et leurs maîtres sortent des classes lors de la venue des inspecteurs provinciaux ; des « écoles libres » sont créées. Puisqu'elles se dérobent au Règlement 17, 190 écoles bilingues ne sont plus admissibles en 1915 aux subventions provinciales.

L'occupation de l'école Guigues à Ottawa, l'année suivante, constitue l'expression la plus spectaculaire de cette stratégie de résistance. Afin de prévenir toute tentative de la part des administrateurs provinciaux de révoquer le personnel enseignant, des groupes de femmes, le plus souvent des mères d'élèves, montrent la garde, sous le leadership des sœurs Diane et Béatrice Desloges, devant l'établissement scolaire, armées de leurs épingles à chapeaux.

L’affaire fortement symbolique des « épingles à chapeaux » galvanise l'opposition au Règlement 17. La mobilisation est soutenue par la mise en place d'institutions de défense et de promotion du fait français en Ontario telles que la Fédération des femmes canadiennes-françaises (FFCF) créée en 1914 avec Almanda Walker-Marchand à sa tête.

Diane et Béatrice Desloges (Ontario)

L'école Guigues (Ontario)