Vivre dans les mondes indien et européen Tiré de Gerhard J. Ens, Homeland to Hinterland, The Changing Worlds of the Red River Metis in the Nineteenth Century, Toronto, University of Toronto Press, 1996, p. 4. Traduction par Myriam Coucke. Les Métis participaient avec une assurance grandissante à deux mondes : l’un indien et précapitaliste ; l’autre européen et capitaliste. L’identité métisse n’était pas définie par la biologie, le sang ou la religion, mais plutôt par le statut économique et social qu’ils avaient acquis dans le commerce des fourrures. Pour la plus grande partie du 19e siècle, la colonie de la Rivière-Rouge était considérée comme une patrie métisse, car en vivant là, les Métis étaient assurés de conserver ce statut. Dès que la Rivière-Rouge a cessé de fournir d’importantes possibilités comme la chasse, le transport de marchandises, le commerce et l’approvisionnement, la colonie a cessé d’être une patrie métisse. Dans cette optique, on peut considérer les efforts de Riel pendant les années 1869-1870 comme une tentative de reconstruire l’identité métisse en termes politiques et constitutionnels, à un moment où ses bases sociales et économiques étaient en déclin. |