Belle occasion ratée

Tiré de Kenneth Munro, « Le Sénat, une institution importante pour la francophonie albertaine », dans Gratien Allaire, (s. la dir. de), Après dix ans... Bilan et prospective. Les actes du onzième colloque du Centre d'études franco-canadiennes de l'Ouest [...], Edmonton, Institut de recherche de la Faculté Saint-Jean, 1992, p.262.

Malheureusement, les sénateurs franco-albertains n'ont utilisé la Chambre haute ni comme moyen de revendication pour que les gouvernements canadiens rendent justice aux Canadiens français de l'Alberta, ni comme tribune pour faire connaître leurs droits à leurs concitoyens anglophones. Il est certain que le sénateur Lessard s'intéressait au développement de l'enseignement du français qu'il a fortement encouragé, mais au Sénat il n'est pas intervenu sur cette question, qui représentait pourtant un droit essentiel permettant l'épanouissement de la communauté française en Alberta. Pour justifier ce silence, le journal la Survivance déclara que Lessard avait « toujours compris que l'intérêt des nôtres n'était pas de se confiner dans les luttes étroites de clochers pour obtenir le respect des libertés qui nous sont chères ». On peut se demander si les sénateurs, en suivant une telle ligne de conduite, n'ont pas laissé échapper une occasion de mieux servir les Franco-Albertains.