Pendaison et funérailles de Louis Riel

Tiré de Gerald Friesen, The Canadian Prairies. A History,Toronto, University of Toronto Press, 1984, p. 234-235. Traduction par Myiam Coucke.

Le 16 novembre, par un matin froid et clair, Louis Riel se dirige vers l’échafaud ;  deux prêtres, des policiers et des représentants officiels l’accompagnent. Il demande calmement pardon pour les autres et pour lui-même, s’agenouille pour prier et puis se lève pour recevoir le masque et la corde. Pendant qu’il récite le Notre-Père avec le père McWilliams, la trappe s’ouvre. De simples funérailles suivent, et trois semaines plus tard, quand on pense qu’il n’y a plus de danger, le corps est envoyé secrètement par chemin de fer à Saint-Boniface. Le cercueil repose dans la maison de sa mère à Saint-Vital le soir du 11 décembre. Le lendemain, des traîneaux et des voitures venus de tous les villages bordant la Rouge, la Seine et la Sale convergent en procession solennelle vers la cathédrale de Saint-Boniface. Les cloches sonnent le glas, alors que l’on ouvre les grandes portes et que l’on place le cercueil sur un catafalque entouré de bougies allumées. L’archevêque Taché, siégeant dignement sur son trône, préside la messe de requiem pour celui qu’il a envoyé étudier à Montréal vingt-sept ans plus tôt.