Sage-femmes métisses et Canadiennes françaises

Tiré de Anne Gagnon, En terre promise. The Lives of Franco-Albertan Women, 1890-1940, thèse de doctorat, Université d'Ottawa, 1997, p. 183. Traduction par Myriam Coucke.

Selon les Franco-Albertains interrogés, certaines des meilleures sages-femmes étaient métisses et amérindiennes. Elles étaient très habiles et utilisaient souvent des herbes pour réduire les douleurs et activer la guérison. Environ 16 % des personnes interrogées ont dit avoir accouché avec leur aide. Une telle collaboration entre les colons anglophones blancs et les femmes métisses et amérindiennes était, d’après la sociologue Nanci Langford, « atypique ». Elle a consulté les lettres, les journaux intimes et les mémoires de soixante-dix-huit résidents de homestead, la plupart anglophones, et n’y a trouvé rien de pareil. La relation plus proche entre les Franco-Albertaines et les Métisses s’explique sans doute par le fait que les immigrants francophones, encouragés par les prêtres catholiques à s’établir, avaient créé des communautés près des colonies métisses et que les deux groupes avaient une langue commune.