La Société historique franco-colombienne

Tiré de Catou Lévesque, « Société historique franco-colombienne, Vancouver (Colombie-Britannique) », Cultures du Canada français, no 5, 1988, p. 54-56.

La Société historique franco-colombienne était le seul centre orienté vers l’étude de l’histoire et de la généalogie des francophones en Colombie-Britannique, jusqu’au début des années 1980, lors de la fondation du Comité historique de la Société francophone de Victoria, aujourd’hui dénommé l’Association historique de Victoria. La SHFC est encore le seul centre d’archives francophones en Colombie-Britannique.

L’idée de fonder une société d’histoire vint d’une résolution prise et adoptée lors de l’Assemblée générale annuelle de la Fédération des Franco-Colombiens du mois de mai 1876. Elle répondait aux besoins de plusieurs pionniers francophones qui constataient qu’il n’y avait aucun dépôt où ils pouvaient remettre leurs documents de famille. C’est de cette façon que d’année en année, la SHFC accumula des fonds d’archives provenant d’associations et d’individus franco-colombiens.

Malgré les maigres subsides gouvernementaux, la SHFC réussit petit à petit à s’équiper pour répondre aux demandes de renseignements, d’entreposage d’archives et de traitement de la documentation.

Un des volets fondamentaux des objectifs de la société est la recherche documentaire. Cette activité n’est pas toujours facile, ici en Colombie-Britannique ! Les ouvrages bibliographiques détaillant les documents de première main rapportent plus souvent des ouvrages traitant de la présence anglophone plus que toute autre ! Mais avec la persévérance des chercheurs volontaires membres de la SHFC, et de son personnel permanent et d’occasion, on a pu recueillir une collection considérable sur le fait français en Colombie-Britannique, collection qui grandit constamment.

La SHFC est subventionnée à près de 55% par le Secrétariat d’État du Canada. Cette subvention fournit à la SHFC, entre autres, les trois quarts d’un salaire d’administrateur dont la Société se sert pour couvrir un salaire à temps plein pour sa direction et un salaire à mi-temps pour son comptable.

Pour ajouter à son personnel, la SHFC bénéficie, depuis 1979, d’une aide supplémentaire saisonnière par le truchement de programmes de développement de l’emploi des ministères fédéraux et provinciaux. Grâce à ces programmes, nous avons pu, en 1983 et 1984, concevoir et créer un programme de base de données spécifique qui nous a permis de répertorier et de cataloguer tous les fonds d’archives en dépôt à cette époque-là, au moyen d’inventaires primaires et numériques pour la plupart des fonds, et d’inventaires analytiques pour deux des fonds les moins volumineux. La SHFC a reçu pour ce projet l’aide ponctuelle et technique du ministère des Affaires intergouvernementales du Québec. Deux archivistes du Québes, de l’Université de Montréal et des Archives nationales du Québec, de l’Université de Montréal et des Archives nationales du Québec, sont venus aider la SHFC à lancer le projet, superviser son exécution et voir à la production finale du répertoire qui a été intégré au système SAPHIR des Archives nationales du Québec.

Pendant deux étés successifs, la SHFC a utilisé les programmes DEFI pour effectuer les transcriptions complètes d’entrevues sur cassettes faites avec des pionniers francophones de la Colombie-Britannique. Ces quelque cent transcriptions font désormais partie de la collection Histoire orale, qui fera l’objet d’une éventuelle publication.

En octobre 1987, a commencé un projet considérable élaboré en trois volets :

  1. établissement d’une bibliothèque de références spécialisée sur les francophones en Colombie-Britannique : histoire, mouvement migratoire de provennance, situation sociale et économique, histoire politique, toponymie, études et rapports traitant de la francophonie colombienne, etc. ;
  2. indexation de la collection Le Soleil de Colombie, seul hebdomadaire de langue française en Colombie-Britannique depuis 1968 ;
  3. recherche documentaire sur la présence des francophones en Colombie-Britannique de 1786 à 1850 environ.

La SHFC appuie un projet de grande envergure intitulé : Centre d’information, de documentation et d’archives francophones de la Côte du Pacifique Nord-Ouest et de la Colombie-Britannique (CEIDAF). Ce projet est présenté dans le « Chronographe », numéro spécial bilingue dédié à l'histoire de Vancouver, en l’honneur de son centième anniversaire.

En moyenne depuis les trois dernières années, le budget annuel de la SHFC se situe entre 50 000$ et 65 000$. Également en moyenne depuis les trois dernières années, la SHFC emploie de 3 à 6 personnes par année, en plus de son personnel permanent (un employé et demi). Nous comptons beaucoup cependant sur l’aide volontaire des membres. Cet apport bénévole constitue près de 40% des effectifs réguliers de la SHFC.

La Société publie un journal historique trimestriel, « Le Chronographe », distribué à ses membres et abonnés. Depuis 1977, elle s’occupe de la publication de documents traitant du fait français en Colombie-Britannique. En plus, pour promouvoir la connaissance de l’histoire des Franco-Colombiens, la SHFC distribue des ouvrages publiés en dehors de ses murs en utilisant son réseau de distribution déjà établi. Elle a son propre ISBN et s’est vue attribuer un sigle de bibliothèque de la BNC : BVASH.