Québec
 

Jacques Cartier
(1491-1557)

Bibliothèque et Archives Canada, no d'acc 1970-188-27, Collection de Canadiana W.H. Coverdale.

 

Le navigateur français Jacques Cartier est considéré comme le découvreur européen du golfe et du fleuve Saint-Laurent.

Naviguant sans doute dès sa jeunesse vers le Brésil et Terre-Neuve, Jacques Cartier est envoyé au Nouveau Monde en 1534 par le roi François 1er pour découvrir des contrées riches et une route vers l'Asie. Deux navires et 61 hommes traversent l'Atlantique en 20 jours. Cartier explore les côtes de Terre-Neuve et le golfe Saint-Laurent, baptisant au passage certains phénomènes naturels qui le touchent particulièrement. Il découvre plusieurs baies – avec la déception de constater qu’aucune ne mène vers l'Asie – et il établit des relations avec les Amérindiens. Il rentra en France sans ramener aucun minerai précieux, mais son exploration du golfe Saint-Laurent avait prouvé hors de tout doute l’existence d’une terre nouvelle.

Cartier hisse de nouveau les voiles en direction de la partie septentrionale de l'Amérique l'année suivante ; cette fois, 110 hommes prennent place sur trois navires. Arrivé dans le golfe après 50 jours de traversée, il reprend ses recherches en longeant la côte nord. Aidé par les indications que lui avaient données les Amérindiens, il pénètre dans le fleuve Saint-Laurent, croyant cette fois avoir finalement découvert le tant convoité passage vers l'Asie. Il se fixe pour un temps près du village amérindien de Stadaconé, l'actuel Québec, avant de partir vers Hochelaga (Montréal). Leur avancée sera freinée par le canal Lachine, dont le nom évoque l’espoir qui habitait ces hommes d’atteindre le monde asiatique. Revenu à Stadaconé, lui et ses hommes passent un dur hiver, leurs navires étant pris dans les glaces et la neige atteignant plus d’un mètre. Les conditions sont rigoureuses et le scorbut fait des ravages : à peine une dizaine d’hommes survivront, grâce aux remèdes que leur donnent les Amérindiens. Cartier rentre en France après avoir capturé le chef Donnacona et quelques autres autochtones.

Les guerres de religion qu sévissent en Europe interrompent les entreprises d'exploration françaises. Lorsque le royaume est prêt à se relancer vers l'Amérique, c'est un protestant, François de La Rocque de Roberval, qui a la faveur du roi ; Cartier devra se contenter du rôle de lieutenant. On lui permet toutefois d'appareiller plus tôt, Roberval n'étant pas prêt. Cartier a à sa disposition cinq navires et peut-être 1 500 hommes. Atteignant Stadaconé, il constate l'inimitié des Amérindiens et décide de faire construire deux forts pour assurer la défense de ses hommes. Après une courte expédition à Hochelaga, les Français se replient par mesure protectrice. Le scorbut frappe de nouveau en hiver et il se peut que des Français aient été tués par les autochtones. Cartier lève le camp en juin 1542 et rebrousse chemin vers la France. À Terre-Neuve, il rencontre Roberval, qui a enfin réussi à s'organiser et qui lui ordonne de remonter le Saint-Laurent. Mais Cartier, qui ne veut sans doute pas affronter de nouveau les indigènes, profite de la nuit pour faire voile en direction de la France, persuadé du reste de rapporter de l'or et des diamants. La désillusion sera grande : le minerai d'or n'était que de la pyrite de fer, et les diamants, du quartz. Le roi est déçu. Avec ce voyage, Cartier a effectué sa dernière expédition.

On retiendra que Cartier est le premier à faire le relevé des côtes du golfe Saint-Laurent et à décrire la vie des Amérindiens du nord-est de l'Amérique. C’est lui qui a ouvert aux Français les portes du fleuve Saint-Laurent, lequel sera l'axe continental de l'empire français et la route par laquelle les prochains explorateurs atteindront la baie d'Hudson, les Grands Lacs, la mer de l'Ouest et le Mississippi.