Québec
 

Laure Conan
(1845-1924)

Archives nationales du Québec, P1000,S4,D83,PC103.

 

Auteure d’Angéline de Montbrun, Laure Conan est la première romancière de langue française du Québec.

Née à La Malbaie, Félicité Angers fait ses études à Québec, au couvent des Ursulines. Ayant une liaison avec le député Pierre-Alexis Tremblay à partir de 1862, elle ne se remet jamais de leur rupture cinq ans après. Revenue dans son village natal, elle mène une vie de réclusion, s'adonnant à l'horticulture, à la lecture, puis à l'écriture.

Elle commence à publier en 1878, sous le pseudonyme de Laure Conan. Sa première nouvelle, Un amour vrai et son roman Angéline de Montbrun (1884), récits qui lui donnent la notoriété, présentent des analyses psychologiques en profondeur de personnages féminins. Son œuvre étonne dans un univers littéraire dominé par les hommes favorisant les thèmes patriotiques. De fait, sous la férule de l'abbé Henri-Raymond Casgrain, le « père des lettres canadiennes », elle doit vite se tourner vers le roman historique. Toutefois, elle déjoue les diktats de ses pairs en dédaignant la multiplication des péripéties, pourtant très en vogue, lui préférant plutôt l’étude des répercussions psychologiques des événements sur les personnages. Elle ouvre ainsi des nouveaux horizons au roman québécois.

De 1893 à 1898, elle vit chez les religieuses du Précieux-Sang à Saint-Hyacinthe, où elle dirige la revue La Voie du Précieux-Sang. Revenue à La Malbaie pour prendre soin de sa sœur, elle poursuit sa carrière loin des cercles littéraires et entretient une correspondance active avec les hommes de lettres les plus importants de l’époque.