Québec
 

Alphonse Desjardins
(1854-1920)

 

 

La jeunesse d’Alphonse Desjardins est déterminanted pour ce qui deviendra l’oeuvre de sa vie. En effet, né dans une famille nombreuse, il connaît, enfant, le dénuement. Jeune homme, il voit partir vers les États-Unis des milliers de Canadiens-Français pour des raisons économiques. La fondation en 1900, à Lévis, de la première caisse populaire, ou banque du peuple, a pour objectif de combattre l’usure, d’améliorer le sort de la classe ouvrière, d’effectuer la libération économique des Canadiens-Français et de ralentir leur exode.

Le geste de Desjardins et aussi le fruit de lectures, de discussions et de correspondance avec des partisans du mutualisme et de la coopération économique, tant au Québec qu’en Europe. Desjardins poursuit ses recherches tout en gagnant sa vie comme rédacteur/rapporteur des débats au parlement du Québec, puis à celui du Canada.

Alphonse Desjardins est souvent parti. Il travaille la moitié de l’année à Ottawa en tant que rapporteur des débats parlementaires. Il voyage aussi beaucoup pour développer le mouvement des caisses populaires. Son épouse, Dorimène, prend la responsabilité des caisses dans son absence, en plus d’élever leurs dix enfants. Dorimène reconnaît le risque financier que courrait sa famille si jamais le mouvement des caisses rencontre des difficultés financières, et c’est elle qui reconnaît l’importance d’obtenir une reconnaissance juridique pour les caisses, ce qui arrive en 1906 lorsque la législature du Québec adopte la loi des syndicats coopératifs.

Mais les caisses populaires sont un succès et Desjardins travaille bientôt à plein temps à gérer l’établissement de 205 caisses au Québec, au Canada et aux États-Unis. à partir de 1916, il doit abandonner ses activités pour des raisons de santé. Le mouvement des caisses populaires est toutefois bien lancé et continue à s’épanouir. Au tournant du 21e siècle, la Fédération des caisses populaires Desjardins est un des acteurs économiques les plus importants du Québec.