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Durant son adolescence et le début de l’âge adulte, Henriette Dessaulles rédige un journal intime. Découvert et publié 25 ans après sa mort, au début de la Révolution tranquille, ce journal est considéré comme un trésor national pour la fenêtre qu’il ouvre sur la vie intellectuelle et émotive d’une jeune bourgeoise canadienne-française de la fin du 19e siècle. De son vivant, Henriette Dessaulles est surtout connue comme chroniqueuse dans les journaux. Sa carrière commence après la mort de son mari, qui la laisse, à trente-quatre ans, avec cinq enfants à charge. Son talent d’écrivaine viendra à sa rescousse et fera sa gloire. À partir de 1904, Henriette Dessaulles signe en effet une chronique de graphologie dans le quotidien La Patrie sous le pseudonyme de Jean Deshaies. Elle collabore par la suite au Journal de Françoise, sous le nom de Danielle Aubry, et au Canada, au Nationaliste et à La Bonne Parole. Outre la graphologie, ses articles traitent des travailleuses, de la vie des jeunes filles, de la littérature et du progrès intellectuel de la femme. Henriette Dessaulles est surtout connue pour sa chronique hebdomadaire au Devoir, « Lettre de Fadette », qu’elle rédige de 1910 à 1945. Réunies et publiées sous le titre Lettres de Fadette, les chroniques témoignent, d’une façon perspicace et intime, de l’expérience des femmes, sous toutes ses facettes, tant personnelles que sociales. |