Québec
 

Jean-Paul Lemieux
(1904-1990)

 

 

Dans ses tableaux, le peintre Jean-Paul Lemieux capture les paysages et l’âme de son pays : la désolation des grands espaces nordiques accentue la solitude de l’homme hanté par le temps. Ses sujets dépeignent l’âme d’une collectivité partagée entre la nostalgie du passé et l’incertitude de l’avenir.

Né à Québec, Jean-Paul Lemieux étudie à l'École des beaux-arts de Montréal, où il obtient son diplôme en 1934. Il entreprend sa carrière à l'École du meuble, mais, en 1937, on lui confie une charge d’enseignement à l'École des beaux-arts de Québec, poste qu'il occupera jusqu'en 1965.

La production de la première décennie s'apparente à l'art naïf, mais durant celle de 1950, le peintre affine sa technique. De retour d’un séjour en Europe, il multiplie les expérimentations et travaille formes et couleurs. Son style est toujours figuratif : il campe ses personnages dans un espace pictural dépouillé où le temps semble figer les êtres et les choses. Les Ursulines, qui se mérite le Grand Prix de la province de Québec en 1953, illustre bien cette singularité.

Par la suite, Lemieux réalise les œuvres qui deviendront les classiques de son art à la fois naïf et étudié. Les chefs-d’œuvre vont se multiplier. Simples à première vue – une palette de couleurs réduite et un téléscopage des plans qui aplatit la perspective – ses tableaux s’avèrent fort complexes par leur composition et leur pouvoir de suspendre le temps.

Au Québec et ailleurs, plusieurs expositions de son vivant et autant de rétrospectives, après son décès, consacrent l’immense talent de Jean-Paul Lemieux. En 1984, Postes Canada immortalise son œuvre en émettant 12 timbres à l’effigie de ses tableaux les plus renommés.