Québec
1663
En 1663, la France décide de faire du Canada une colonie royale. Jusque-là, le monopole du territoire avait été accordé à des compagnies de traite et le peuplement avait progressé très lentement, surtout en comparaison des colonies britanniques. Le Canada est désormais administré comme une province française. À sa tête, il a un gouverneur, qui représente le roi et est responsable des questions militaires et des relations avec les Amérindiens ; un intendant exerce le pouvoir en matières civile et judiciaire, et gère les finances ; un conseil souverain constitue l’organe législatif et la cour de justice. Pendant une dizaine d’années, la France consent un effort substantiel au développement de sa colonie. La colonie ne compte cependant, en 1663, que 2500 habitants – en majorité des hommes – et la première préoccupation de la nouvelle administration est d’accélérer le peuplement. En une dizaine d’années, la colonie attire environ 2000 personnes, grâce à diverses mesures. Elle finance notamment la venue de femmes célibataires, les « filles du Roi », qui trouvent rapidement à se marier. Cette mesure entraîne une hausse significative des naissances. Le premier intendant, Jean Talon, réorganise le système seigneurial. Il révoque les concessions qui n’ont pas été exploitées et en attribue de nombreuses autres. La colonisation agricole progresse : vingt ans après la prise en main de la colonie par le roi de France, la population atteint près de 10 000 habitants. Talon lance également quelques initiatives dans le but de diversifier l’activité économique, trop fondée sur la fourrure, mais ces initiatives sont mises en échec par la rareté et le coût de la main-d’œuvre qualifiée. La colonie étant constamment victime des incursions des Iroquois, la France dépêche en 1665 le régiment de Carignan-Salières, fort de 1200 hommes, pour la pacifier. |