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Volet 2 : Éveil à la littératie : une responsabilité partagée entre les parents et les éducateurs

Équipe de recherche

Lucille Mandin, cochercheure principale
Gestny Ewart, cochercheure

Partenaires communautaires

But du projet

Étant donné l’importance des premières expériences avec la littératie pour les jeunes enfants, cette étude voulait explorer la façon dont les parents francophones interviennent auprès de leurs jeunes enfants  avant l’âge scolaire et pendant la maternelle lors de l’initiation à la lecture et à l’écriture. Cette étude comportait trois phases. La première phase consistait à décrire, sur la base de réponses à un questionnaire,  les pratiques de littératie en milieu familial de jeunes enfants en milieu francophone minoritaire. Par ailleurs, afin d’éclairer davantage les facteurs susceptibles d’influencer les apprentissages scolaires en français langue maternelle et en français langue seconde (pour les enfants venant de foyers exogames) et d’approfondir  notre connaissance des caractéristiques de ces élèves et de leur famille, il s’agissait aussi de  tracer le portrait démolinguistique de l’échantillon ciblé. La deuxième phase de l’étude avait pour but de comprendre davantage  les interactions entre les parents et les jeunes enfants dans le contexte de l’éveil à la littératie. Cette  deuxième phase concernait les groupes de discussion. La troisième phase  portait sur le développement d’une trousse pour parents mettant en application les stratégies de pré-lecture et de pré-écriture souhaitables pour l’apprentissage de la littératie scolaire.

État de la situation

Dès le début de ce projet, les services de deux stagiaires de recherche ont été retenus : Brigitte Marshall, étudiante en éducation (Campus Saint-Jean de la University of Alberta) et Janelle de Rocquigny, étudiante de maîtrise en santé communautaire (University of Manitoba). Janelle est maintenant chargée de cours et coordonnatrice de recherche à l’Université de Saint-Boniface. Dans le but de créer une équipe de recherche, nous avons convoqué une première rencontre à Winnipeg en juin 2008.  À la suite de cette rencontre, les assistantes à la recherche ont amorcé la recension des écrits tel qu’il était prévu dans notre proposition de recherche.  La création du questionnaire a suivi. L’équipe de recherche rencontrait leur assistante de recherche au moins deux fois par mois (dans leur université respective). Entre ces rencontres, la correspondance par courriel abondait.

Nous avons choisi de travailler avec les partenaires communautaires suivants : la Fédération des parents francophones de l’Alberta (FPFA), l’Institut Guy Lacombe de la famille, les Conseils scolaires des écoles francophones de l’Alberta, et, au Manitoba, avec la Fédération des parents du Manitoba (FPM), la Société franco-manitobaine (SFM) et la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM).  Ces partenaires nous ont facilité l’accès aux parents d’enfants aux niveaux préscolaire et de la maternelle dans les cinq régions consultées en Alberta et dans les régions francophones du Manitoba. Ils s’intéressaient vivement au profil linguistique que nous allions tracer ainsi qu’aux pratiques de littératie véhiculées dans les foyers de ces jeunes enfants.

Comme les organismes francophones venant en appui au développement de la petite enfance étaient davantage développés à Saint-Boniface, les deux cochercheures ont cru bon de faire avancer les dossiers selon les besoins des communautés respectives. 

En Alberta, un questionnaire bilingue a été créé et envoyé aux parents francophones de cinq régions de l’Alberta et de la Saskatchewan en 2008. Ce questionnaire visait le profil démolinguistique de la communauté des parents, la description des attentes et des perceptions des parents face à l’école, la description des interactions entre les parents et les jeunes enfants dans le contexte de l’éveil à la littératie. L’analyse des données de ce dernier a été faite en 2009.  Dans le but de mieux comprendre les interactions entre les parents et les enfants des régions francophones en Alberta, des groupes de discussion y ont été organisés dans quatre régions.  Ces conversations avec les parents francophones d’enfants d’âge préscolaire ont fait émerger les réalités des parents en ce qui concerne leur rôle dans le développement de la littératie.  Ils ont discuté de leurs perceptions quant à leur responsabilité face à la préparation de leurs jeunes pour l’école, de quelles activités de lecture et d’écriture ils faisaient avec leurs enfants, en français et en anglais, ainsi que de leurs attentes face aux systèmes scolaires en ce qui a trait au développement de la littératie. Les données de cette phase de la recherche ont été présentées au Colloque du CEFCO à Edmonton en 2010, à la Conférence Internationale en Éducation, Économie et Société à Paris (France) ainsi qu’à la conférence Athens Institute for Education and Research qui s’est déroulée à Athènes (Grèce) en 2011.

C’est l’Institut Guy Lacombe de la famille, dont la mission est d’aider les familles de l’Alberta à optimiser leurs connaissances, leurs habiletés et leurs compétences en français pour atteindre leur mieux-être, qui nous a mis en contact avec les familles sondées. Deux constats se sont rapidement imposés : le nombre élevé de familles exogames dans les régions francophones d’Edmonton et de la Saskatchewan et l’absence de familles immigrantes parmi les répondants aux questionnaires. Des entrevues ont donc été faites avec des parents de familles exogames ainsi qu’avec des parents de familles immigrantes, dans le but de mieux connaitre les réalités de ces groupes de parents. C’est dans le contexte du congrès de l’Association canadienne de la linguistique appliquée (ACLA) que les données de cette phase de la recherche ont été diffusées. Au Colloque du CEFCO  2012 qui a eu lieu à Winnipeg, le volet d’entrevues avec les parents de familles immigrantes a été présenté. En 2013, un dépliant  expliquant les activités de lecture et stratégies de pré-lecture et pré-écriture a été préparé pour être diffusé auprès des groupes de parents qui avaient participé à cette étude. Un article portant sur les résultats de cette recherche a été soumis aux Presses universitaires de Saint-Boniface.

La cochercheure Gestny Ewart de l’Université de Saint-Boniface s’est surtout penchée sur l’importance de la littératie préscolaire et le rôle de l’environnement français dans le développement des compétences langagières en français des enfants vivant en milieu minoritaire au Manitoba. Cette étude voulait déterminer si les programmes de littératie préscolaire avaient un effet positif sur les pratiques de littératie chez les parents et les enfants qui y avaient participé. La Fédération des parents du Manitoba (FPM), la Division scolaire franco-manitobaine (DSFM) et la Société franco-manitobaine (SFM) sont membres de la Coalition francophone de la petite enfance du Manitoba. « La FPM appuie ses membres dans le développement de milieux familiaux, éducatifs (préscolaire et scolaire) et communautaires propices à l’épanouissement des familles francophones. Ceci inclut l’offre de services de formation (littératie, santé et bien-être, aptitudes parentales, etc.) et de nombreux programmes tels que les visites à domiciles, Toi, Moi et la Mère l’Oie, et ABC… viens t’amuser (http://www.lafpm.com/). » Ewart voulait déterminer si les enfants et les parents qui fréquentaient les programmes de littératie préscolaire, soit Toi, Moi et la Mère l’Oie et l’Heure du conte (maintenant « ABC… viens t’amuser »), en tiraient des bénéfices et, si oui, lesquels.

Un questionnaire développé et validé en Ontario, Pour mon enfant d’abord (2005), qui vise à mesurer les retombées des programmes d’alphabétisation familiale sur les parents et les enfants francophones vivant en milieu minoritaire, a été modifié pour le contexte manitobain et a ainsi été distribué aux parents.

L’étude d’Ewart a permis de constater que les répondants étaient majoritairement francophones et engagés dans l’éducation française de leurs enfants. Les parents étaient motivés à participer aux programmes de littératie préscolaire parce qu’ils étaient à la recherche des activités qui se déroulent en français. Ils entendaient mettre en pratique les apprentissages des programmes, par exemple, lire avec plus d’animation, utiliser davantage les illustrations, jouer avec les lettres de l’alphabet et encourager leurs enfants à participer à la lecture des livres. Les effets les plus remarquables notés par les parents ont été le renforcement de l’importance de la langue française et des liens communautaires francophones. Finalement, la grande majorité des parents ont constaté que les programmes offraient une expérience positive à leurs enfants.

Les résultats de cette recherche ont été présentés à la conférence SCÉÉ à Montréal en 2010 et l’année suivante à Fredericton. En juillet 2011, Ewart a présenté son étude à la Conférence Internationale en Éducation, Économie et Société à Paris.

La diffusion des résultats et le transfert des connaissances auprès des partenaires et des parents francophones constituaient les dernières étapes du projet. Il était important non seulement de présenter les résultats du projet aux partenaires impliqués, mais aussi de vulgariser les résultats pour la diffusion auprès des participants ainsi que de toute la clientèle cible des programmes de littératie préscolaire offerts par la Fédération des parents du Manitoba. Un dépliant sommaire de quatre pages a été créé et distribué au printemps 2013. La FPM en a distribué plus de 100 copies à sa conférence annuelle et l’utilisera pour encourager plus de parents (surtout en régions rurales) à participer aux programmes de littératie préscolaire.

Pour de plus amples renseignements sur la mobilisation des connaissances associée à ce volet, veuillez consulter la liste des publications et des communications de l’ARUC-IFO présentée dans la section « Diffusion » en portant une attention particulière aux contributions de L. Mandin, G. Ewart et de J. de Rocquigny.