Ontario 1888-1891 La polarisation ethnique au Canada et en Ontario s’amplifie à la suite de la pendaison de Louis Riel en novembre 1885. Sous le leadership de l'Ordre d'Orange, les associations impérialistes se font de plus en plus vociférantes, notamment en Ontario. Leur colère est grande lorsqu'en 1888 le gouvernement nationaliste d'Honoré Mercier au Québec règle la délicate question de la succession des biens des Jésuites en versant un dédommagement à l'Église catholique. Réunis autour de D'Alton McCarthy et des ténors de l'Equal Rights Association, fondée en Ontario en 1889, les impérialistes s'insurgent contre ce règlement, qu’ils perçoivent comme une intrusion papiste dans les affaires canadiennes. Prenant prétexte de cette affaire, ils laissent libre cours à leurs préjugés anti-catholiques et francophobes et exigent, au nom de « l'égalité des droits », l'abolition des « privilèges » à l'endroit de la minorité catholique de l’Ontario. Le système d'écoles séparées, jugé inefficace, inéquitable et source de division, fait particulièrement l'objet de leur vindicte, d’autant plus qu'il se développe rapidement, en raison de la croissance démographique des Canadiens français d'Ontario. Cédant aux fortes pressions des impérialistes, le gouvernement libéral d'Oliver Mowat adopte en 1890 une loi imposant l'anglais comme langue officielle d'enseignement partout en Ontario, sauf là où les élèves ne le comprennent pas. L'année suivante, le ministre de l'Éducation George W. Ross décrète l'abolition des manuels en langue française. Jointes aux séquelles de la crise linguistique du Manitoba, les tensions ethno-religieuses des années 1888-1891 alimentent un climat délétère, qui est à l'origine de la controverse du Règlement 17. 1890 - Lois manitobaines sur les langues officielles et les écoles (Ouest) 1905 - Création des provinces de la Saskatchewan et de l’Alberta (Ouest) |