Ouest-Nord-Ouest

Albert Lacombe
(1827-1916)

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Né à Saint-Sulpice (Québec) en 1827 de père canadien-français et de mère amérindienne, Albert Lacombe est ordonné prêtre en 1849 et entre chez les oblats en 1856. Missionnaire dans la région du fort Edmonton dès 1849, il œuvre surtout auprès des Cris et des Pieds-Noirs. C’est en Alberta qu’il exerce principalement son apostolat. Il fonde plusieurs missions, dont celle du lac Sainte-Anne, près d’Edmonton. Il travaille aussi dans la région de Pincher Creek, dans le sud de l’Alberta, où il fonde la première école résidentielle, celle de Dunbow, et l’hôpital Blood Reserve à Cardston.

Albert Lacombe œuvre également auprès des populations métisse et blanche, pour qui il établit, entre autres, les paroisses de Saint-Joachim à Edmonton, en 1858, Saint-Albert près d’Edmonton en 1861, Sainte-Marie à Winnipeg en 1876, Pincher Creek en 1884 et Saint-Paul en 1895.

Au moment de son arrivée dans l’Ouest, les Cris et les Pieds-Noirs sont en guerre, une guerre qui dure jusqu’au début des années 1870. Albert Lacombe s’efforce d’établir la paix entre les deux nations, parfois au risque de sa vie. Il est l’ami de Crowfoot, un chef pied-noir qui lui a sauvé la vie et dont il fera l’éloge funèbre pour le MacLeod Gazette. C’est en partie grâce à Albert Lacombe et au révérend John McDougall, si Crowfoot et les Pieds-Noirs ne se joignent pas à Big Bear et à Poundmaker lors du soulèvement amérindien de 1885.

L’influence d’Albert Lacombe sur les Pieds-Noirs est telle qu’il intervient avec succès auprès d’eux pour éviter l’affrontement avec le Canadien Pacifique en 1883 et obtenir, moyennant compensation, le passage de la voie ferrée sur leurs terres.

Albert Lacombe publie des catéchismes pour les Amérindiens, un Dictionnaire de la langue crise [crie], il contribue à la publication du Dictionnaire français-sauteux, ou, odjibway de Georges-Antoine Belcourt et collabore avec Émile Legal à l’élaboration du First reader in the English and Blackfoot languages. Son œuvre la plus remarquable est sans aucun doute son Explication du tableau-échelle-catholique, qui est une histoire du salut.

Comprenant l’importance de la colonisation, Albert Lacombe fait plusieurs voyages dans l’est du Canada et aux États-Unis pour persuader les Canadiens français de s’établir au Manitoba et dans l’Ouest.

Il préconise la sédentarisation des Métis et leur propose la colonisation. Il négocie avec le gouvernement fédéral l’octroi d’un bloc de terres et établit Saint-Paul en Alberta, en 1895. La colonie est d’abord réservée aux Métis. À la suite de l’incendie de l’école par ses élèves en 1905, on juge toutefois que l’expérience est un échec et on décide d’ouvrir les terres aux Blancs. Plusieurs Métis demeurent toutefois sur leur terre et un nombre important de Canadiens français viennent les rejoindre.

L’œuvre de Lacombe se termine à Midnapore, dans le sud de l’Alberta, où il établit un hospice et s’y retire en 1909.

Des dignitaires venus de partout assistent aux funérailles d’Albert Lacombe en 1916 et un train spécial du Canadien Pacifique transporte son cercueil de Calgary à Edmonton. Un dernier hommage digne de l’importance dans l’histoire de l’Ouest, de celui que les Amérindiens appelaient « l’homme au bon cœur ».

1615 - Arrivée des communautés religieuses masculines (Québec)