Québec
1615
En 1615, quatre missionnaires récollets arrivent à Québec pour évangéliser les nations amérindiennes. Liant la conversion à la francisation des autochtones, ils ouvrent en 1620 une école qui accueille jeunes Français et jeunes Amérindiens. Les jésuites, déjà présents en Acadie, viennent rejoindre les récollets dans la vallée du Saint-Laurent. En 1632, ils obtiennent du roi d'être les seuls missionnaires français auprès des autochtones. Investis de leur enthousiasme, les jésuites pénètrent à l’intérieur du continent pour évangéliser les Amérindiens. Afin de faire connaître leurs missions, ils publient des Relations, qui contribuent à la venue de nombreux hommes et femmes mystiques dans la colonie. Dès 1635, les jésuites ouvrent également un collège sur leurs terres de Sillery, tout près de Québec, pour enseigner aux jeunes Français. En 1657, la compagnie de Saint-Sulpice s’installe à Montréal, où elle jouera un rôle capital pendant trois siècles. En 1692, un ordre hospitalier, les Frères Charon, ouvrent un hospice dans la ville naissante. La Conquête britannique de 1760 et l’interdiction subséquente d’effectuer un recrutement religieux en France ont pour conséquence la disparition des communautés de jésuites et de récollets ; la compagnie de Saint-Sulpice, pour sa part, survit difficilement. Il faut attendre le milieu du 19e siècle pour que les communautés religieuses masculines reviennent en force au Québec. Dans les années 1840, Mgr Ignace Bourget, évêque de Montréal, convainc plusieurs communautés en Europe à ouvrir des maisons au Canada. Ces communautés enseignent aux garçons et reprennent la tradition missionnaire. Entre 1880 et 1914, les politiques anticléricales de l’État français incitent d’autres communautés à s’établir au Québec. En 1920, la province compte des milliers de prêtres et de frères. Certains d’entre eux s’illustrent dans l’action sociale, comme le jésuite Joseph-Papin Archambault, fondateur de l’École sociale populaire en 1911, et le dominicain Georges-Henri Lévesque, fondateur de l’École des sciences sociales de l’Université Laval, considéré comme un des pères de la Révolution tranquille. Paradoxalement, la Révolution tranquille entraînera le déclin des ordres religieux. 1611 - Arrivée des premiers jésuites (Acadie) 1626 - Arrivée des premiers missionnaires jésuites (Ontario) 1635 - Fondation du Collège des Jésuites (Québec) 1639 - Fondation de Sainte-Marie-des-Hurons (Ontario) 1642 - Fondation de Montréal (Québec) 1649 - Destruction de la Huronie (Ontario) 1668 - Mission sulpicienne à Quinté sur les bords du lac Ontario (Ontario) 1845 - Implantation des Oblats dans l’Ouest (Ouest) 1848 - Fondation du Collège Saint-Joseph à Bytown (Ottawa) (Ontario) 1864 - Fondation du Collège Saint-Joseph (Acadie) 1887 - Affaire des biens des Jésuites (Québec) 1890 - Fondation du Collège Sainte-Anne (Acadie) 1899 - Fondation du Collège Sacré-Cœur (Acadie) 1910 - Fondation du journal Le Patriote de l’Ouest (Ouest) 1911 - Création de l’École sociale populaire (Québec) 1913 - Fondation du journal Le Droit à Ottawa (Ontario) 1928 - Fondation du journal La Survivance (Ouest) 1946 - Fondation du Collège Saint-Louis (Acadie) 1960 - Essor de la désacralisation et de la décléricalisation (Québec) Frère André (Alfred Bessette) (1845-1939) (Québec) Paul-Émile Breton (1902-1964) (Ouest) Charles Charlebois (1871-1945) (Ontario) Léger Comeau (1920-1997) (Acadie) Clément Cormier (1910-1987) (Acadie) Joseph-Marie Couture (1885-1949) (Ontario) Joseph-Eugène-Bruno Guigues (1805-1874) (Ontario) Frère Marie-Victorin (Conrad Kirouac) (1885-1944) (Québec) Albert Lacombe (1827-1916) (Ouest) Joseph Le Caron (1586-1632) (Ontario) Camille Lefebvre (1831-1895) (Acadie) Émile Legault (1906-1983) (Québec) Georges-Henri Lévesque (1903-2000) (Québec) Adrien-Gabriel Morice (1859-1938) (Ouest) Charles-Marie Pandosy (1824-1891) (Ouest) Émile Petitot (1838-1917) (Ouest) Pierre Potier (1708-1781) (Ontario) Albert Regimbal (1915-1980) (Ontario) |