Québec
 

1960
Essor de la déconfessionnalisation et de la décléricalisation

Liens

Pendant les décennies de 1960 et de 1970, la société québécoise parachève son processus de déconfessionalisation et de décléricalisation.

Les paroisses constituent de moins en moins la référence de base des communautés, surtout en ville et en banlieue. Les syndicats et les coopératives finissent de rompre leurs attaches religieuses. Les vocations sont sur le déclin: de quelque 2 000 prêtres ordonnés au Québec en 1947, on tombe à 80 en 1970. Les communautés religieuses abandonnent la direction des institutions scolaires. Par centaines, clercs et religieux retournent à l'état laïc. Ceux et celles qui restent ne portent plus l'habit religieux et leur âge moyen augmente. Les associations et les confréries paroissiales se meurent.

À la suite du Concile Vatican II, une réforme liturgique est en cours: abandon du latin et des vieux cantiques, messe célébrée face à la communauté des « croyants », terme qui veut remplacer celui de « paroissiens », participation des fidèles, concélébrations, célébrations le samedi soir. L'homélie remplace le sermon et met l'accent sur la parole de Dieu. La pastorale se renouvelle. Les notions de péché et d'enfer sont moins présentes, car le clergé privilégie désormais la responsabilité personnelle. Le thomisme est évincé dans l'enseignement de la philosophie, et la théologie se renouvelle.

Toujours dans la foulée du concile, on met en place de nouvelles structures paroissiales et diocésaines qui ouvrent encore plus la porte à la participation des laïcs: conseil de pastorale, conseil presbytéral, office des religieux, office des communications sociales. L'oecumenisme progresse.

La pratique religieuse chute et un grand nombre de paroisses et d'institutions religieuses, surtout en ville, doivent déployer d'énormes efforts pour éviter la faillite financière. Lentement se dessine l'acceptation de l'incroyance et de l'indifférence religieuses.

Faisant fi des enseignements de l'Église, les femmes adoptent massivement la pilule anticonceptionnelle. Le nombre de mariages civils augmente, tout comme le taux de divorce.Tous ces changements se reflètent dans l'architecture religieuse où la somptuosité et le luxe font place à la simplicité et la sobriété.

1615 - Arrivée des communautés religieuses masculines (Québec)

1635 - Fondation du Collège des Jésuites (Québec)

1639 - Arrivée des communautés religieuses féminines (Québec)

1841 - Renouveau catholique (Québec)

1901 - Naissance du syndicalisme catholique (Québec)

1924 - Fondation de l’Union catholique des cultivateurs (UCC) (Québec)

1952 - Avènement de la télévision (Québec)

1960 - Début de la Révolution tranquille (Québec)

Georges-Henri Lévesque (1903-2000) (Québec)

Claude Ryan (1925-2004) (Québec)

Rodrigue Villeneuve (1883-1947) (Québec)