Québec |
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La mort de Maurice Duplessis en septembre 1959 et celle de son successeur, Paul Sauvé, quatre mois plus tard, secouent les bases mêmes de l'Union nationale, dont une série de scandales précipitera la défaite aux mains des libéraux le 22 juin 1960. Sous la gouverne de Jean Lesage, le Parti libéral accélère et institutionnalise la modernisation du Québec. Avec l'aide d'une poignée d'experts enthousiastes, le nouveau gouvernement érige rapidement un appareil étatique complexe et adopte plusieurs mesures sociales qui assurent une meilleure distribution des biens et services. Il y a aussi progrès au chapitre des idéaux démocratiques : on étend les droits des citoyens aux dimensions sociale et économique, lesquelles ont une incidence directe sur le bien-être de la population. Appuyé par la classe moyenne, le gouvernement opère en quelques années une véritable transformation sociale, marquée du sceau de la démocratie. Pour les libéraux, l'intervention massive de l'État provincial est garante de l'avenir du Québec, à telle enseigne que l'État et la nation, le social et le national, se confondront bientôt. On procède à une refonte du Code du travail, de la carte électorale et du système municipal. Le ministère de l'Éducation voit le jour, de même que la Régie des rentes du Québec, la Caisse de dépôt et de placement, la Régie de l'assurance-récolte et la Société québécoise d'exploitation minière. Tout le territoire québécois devient l'objet de la fougue réformiste. Les experts parlent de « mise en valeur rationnelle de l'espace », de planification et de développement régionaux, d'aménagement et d'organisation socioéconomique du territoire, ainsi que de « discipline du sol ». Élaborés par de hauts fonctionnaires et des universitaires, des plans de développement régional voient le jour, dont le plus célèbre est celui du Bureau d'aménagement de l'est du Québec (BAEQ), véritable laboratoire de sciences sociales qui veut permettre à cette région de rattraper socialement et économiquement le reste de la province. Cependant, la dette publique s'alourdit, les contribuables se plaignent, et les cultivateurs autant que les ouvriers affirment ne pas se reconnaître dans ce gouvernement bureaucratique qui « coûte cher » et qui semble avoir sapé les bases anciennes de la cohésion sociale. Le nouveau système scolaire, hâtivement mis en place, connaît des ratées. Bref la grogne monte, le mécontentement s’étend et les opposants au gouvernement libéral et à ses mesures progressistes se font de plus en plus nombreux. Aussi l'Union nationale reprendra-t-elle le pouvoir aux élections du 5 juin 1966. Toutefois, l'esprit de la Révolution tranquille survit pendant trente ans et au-delà. 1760 - Conquête britannique (Québec) 1935 - Fondation de l’Union nationale (Québec) 1943 - Loi de l’Instruction scolaire obligatoire (Québec) 1944 - Création d’Hydro-Québec (Québec) 1950 - Naissance du néonationalisme (Québec) 1952 - Avènement de la télévision (Québec) 1960 - Accroissement de la désacralisation et de la décléricalisation (Québec) 1960 - Essor des arts (Québec) 1961 - Création du Service du Canada outre-frontières (Québec) 1967 - États généraux du Canada français (Québec) 1976 - Élection du Parti québécois (Québec) 1977 - Adoption de la Charte de la langue française (projet de loi 101) (Québec) Hubert Aquin (1929-1977) (Québec) Pierre Bourgault (1934-2003) (Québec) Maurice Duplessis (1890-1959) (Québec) Adélard Godbout (1892-1956) (Québec) Judith Jasmin (1916-1972) (Québec) André Laurendeau (1912-1968) (Québec) Jean Lesage (1912-1980) (Québec) Georges-Henri Lévesque (1903-2000) (Québec) René Lévesque (1922-1987) (Québec) 1960 - Louis J. Robichaud élu premier ministre du Nouveau-Brunswick (Acadie) |