Québec |
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La Grande Crise de 1929 secoue les partis politiques. Sur la scène provinciale, le Parti libéral, au pouvoir depuis 1897, apparaît de plus en plus comme une formation sclérosée. Des militants de la jeune génération demandent un renouveau du parti et de ses orientations. Rassemblé autour de Paul Gouin, le groupe s'organise publiquement en 1934 et prend le nom d'Action libérale nationale (ALN). Sa doctrine s’inspire du programme de restauration sociale de l'École sociale populaire. Mais, devant l'immobilisme du premier ministre Louis-Alexandre Taschereau, la rupture est consommée à la veille des élections de 1935 et c’est sans enthousiasme que l'ALN négocie un pacte avec le Parti conservateur dirigé par Maurice Duplessis. Le succès de cette alliance est remarquable, en dépit de la réélection des libéraux. Par la suite, Duplessis réussit à s'imposer comme seul chef d'une nouvelle formation, l'Union nationale (UN), et impose à celle-ci une orientation de plus en plus conservatrice. L'UN obtient une victoire éclatante aux élections de 1936. Sous la gouverne de son chef, le parti pratique néanmoins la même politique que le gouvernement libéral. Il collabore avec les entreprises étrangères pour l'exploitation privée des ressources naturelles mais se révèle très conservateur au plan social, arborant un anticommunisme virulent, menant des luttes très dures contre le mouvement ouvrier et séduisant l'Église en défendant l'ordre, l'autorité et les valeurs traditionnelles. Par ailleurs, il fait la promotion de l'autonomie provinciale face au gouvernement fédéral. Battu par les libéraux en 1940, le parti de l’Union nationale effectue un retour au pouvoir lors du scrutin de 1944 en se faufilant entre les libéraux et le Bloc populaire, une formation anti-conscriptionniste. S'appuyant sur les élites traditionnelles du milieu rural et des petites villes, l’UN courtise malgré tout les cercles nationalistes et les gens d'affaires. Sans liste officielle de membres ni mécanismes de consultation, c'est un parti qui repose essentiellement sur les députés, les candidats défaits et les organisateurs. Entre les élections, ses fidèles distribuent les faveurs publiques et s’adonnent au patronage. En période de scrutin, le parti devient une formidable machine électorale qui veille par tous les moyens à garantir le triomphe de ses candidats. Le pouvoir est concentré au sommet. Le trésorier voit à enrichir la caisse du parti, tandis que le responsable de la publicité décide des thèmes et des activités de propagande. Mais l'autorité suprême est Maurice Duplessis lui-même, le « Chef », qui connaît et contrôle dans ses moindres détails toute la vie du parti. Après la mort de Duplessis, en 1959, Paul Sauvé lui succède alors comme chef du parti et premier ministre. Le nouveau dirigeant veut revoir les grandes politiques, notamment celles ayant trait à l'éducation et aux affaires sociales ; il aspire à donner un rôle plus actif à l'État. Mais il meurt à son tour quelques mois plus tard. Sa défaite aux élections de 1960 oblige l’UN à se renouveler en modernisant ses structures. Son retour au pouvoir, en 1966, est toutefois marqué par des tiraillements entre les clans rivaux, fédéraliste et nationaliste, et des rivalités à la direction du parti. L’Union nationale semble complètement dépassée par les événements. Coincée entre le Parti libéral et le Parti québécois au début des années 1970, elle se donne un nouveau nom, Unité-Québec. Mais il semble que la formation n’ait plus sa raison d’être ; elle est rayée de la carte politique en 1981. 1911 - Création de l’École sociale populaire (Québec) 1929 - Début de la Grande Crise (Québec) 1948 - Adoption du drapeau fleurdelysé (Québec) 1950 - Naissance du néonationalisme (Québec) 1960 - Début de la Révolution tranquille (Québec) Maurice Duplessis (1890-1959) (Québec) Adélard Godbout (1892-1956) (Québec) Jean Lesage (1912-1980) (Québec) |