Québec
1867
De la fin des années 1850 au début des années 1860, la province unie du Canada est plongée dans une impasse politique. À partir de 1858, aucun gouvernement ne peut s’assurer une majorité à la Chambre des députés. Un nombre grandissant de politiciens voient dans la création d’un État fédéral qui s’étendrait de l’Atlantique au Pacifique un remède à tous les maux de la province. Aux yeux de ses défenseurs, ce futur État présente de nombreux avantages : plus d’argent pour les chemins de fer, dont la construction coûte très cher ; le peuplement des territoires agricoles de l’Ouest par les paysans à la recherche de nouvelles terres ; un marché intérieur susceptible de lancer l’industrie manufacturière sur des bases solides ; la naissance d’un État plus fort, plus crédible sur les marchés financiers quand vient le temps d’emprunter, et plus à même de défendre l’intégrité du territoire contre les velléités expansionnistes des Américains et de résister à une éventuelle annexion aux États-Unis ; finalement, la résolution de l’impasse politique. Il faut préciser que ce projet d’État fédéral laisse au Canada-Est (Québec) la possibilité d’avoir son propre gouvernement, de gérer les affaires touchant le droit civil, la langue, la religion et le patrimoine culturel. Les colonies entament en 1864 les discussions relatives à une éventuelle union fédérale. Le 1er juillet 1867, la reine Victoria sanctionne le projet de loi sur la création d’une confédération canadienne, qui entrera en vigueur le 1er juillet suivant. Les Canadiens français du Québec bénéficient d’un appareil étatique qu’ils dirigent unilatéralement, malgré le partage des pouvoirs que leur impose en principe le gouvernement fédéral. Même le représentant de la reine d’Angleterre, le lieutenant-gouverneur, sera désormais un Canadien français catholique. Le nouvel État du Québec est bilingue : on peut utiliser le français ou l’anglais dans les débats parlementaires et devant les tribunaux provinciaux. Quant aux documents officiels, ils doivent être rédigés dans les deux langues. La province exerce sa compétence dans pratiquement tous les domaines de l’organisation sociale, civile, familiale, scolaire et municipale ; elle s’occupe notamment de l’administration des terres publiques, des prisons et des hôpitaux. 1840 - Union des Canadas (Québec) 1853 - Création de la compagnie ferroviaire du Grand Tronc (Québec) 1854 - Réciprocité commerciale avec les Etats-Unis (Québec) 1869-1870 - Soulèvement métis et création de la province du Manitoba (Ouest) 1875 - Création des Territoires du Nord-Ouest (Ouest) 1881-1883 - Construction du tronçon du Canadien Pacifique entre Mattawa et Sudbury (Ontario) 1905 - Création des provinces de la Saskatchewan et du Manitoba (Ouest) 1908 - Le National Transcontinental à Cochrane (Ontario) 1935 - Fondation de l’Union nationale (Québec) 1950 - Naissance du néonationalisme (Québec) 1976 - Élection du Parti québécois (Québec) 1980 - Référendum sur la souveraineté (Québec) 1982 - Adoption de la loi constitutionnelle (Québec) 1990 - Échec de l’Accord du lac Meech (Québec) Robert Bourassa (1933-1996) (Québec) Georges-Étienne Cartier (1814-1873) (Québec) P.-J.-O. Chauveau (1820-1890) (Québec) Joseph Dubuc (1840-1914) (Ouest) Maurice Duplessis (1890-1959) (Québec) Wilfrid Gariépy (1877-1960) (Ouest) Wilfrid Laurier (1841-1919) (Québec) René Lévesque (1922-1987) (Québec) James Prendergast (1858-1945) (Ouest) Pierre Elliott Trudeau (1919-2000) (Québec) |