Ouest-Nord-Ouest
James Prendergast James Prendergast est une figure de proue du parti libéral au Manitoba jusqu’à sa nomination comme juge, en 1897. Sa carrière politique est liée à la crise scolaire manitobaine de la dernière décennie du 19e siècle. Né à Québec, diplômé en droit de l’Université Laval, Prendergast arrive à Saint-Boniface en 1882. Trois ans plus tard, il entre en politique provinciale : il est député pour diverses circonscriptions électorales jusqu'en 1897. À l’arrivée au pouvoir du parti libéral en 1888, le premier ministre Thomas Greenway le nomme secrétaire provincial. Le Courrier du Nord-Ouest fait alors référence au « gouvernement Greenway-Prendergast », ce qui montre bien la place importante qu’il occupe dans le gouvernement. Après avoir quitté la politique provinciale, Prendergast est élu maire de Saint-Boniface en 1893, fonction qu'il occupe pendant trois ans. Prendergast joue aussi un rôle non négligeable dans le développement de la presse francophone. Entre 1887 et 1889, il fonde successivement trois hebdomadaires, qui auront tous trois une courte vie : Le Trappeur, qui se déclare indépendant, Le Courrier du Nord-Ouest, journal libéral, et L’Ouest canadien, journal libéral et catholique. Prendergast vise ainsi à contrer l’influence du journal conservateur Le Manitoba. Très engagé dans la cause de la francophonie manitobaine, Prendergast est président de la Société Saint-Jean-Baptiste locale en 1886. De 1884 à 1890, il fait aussi partie du Comité catholique de l'Instruction publique. Cette année-là, il démissionne du cabinet provincial en réaction à la législation francophobe adoptée par son gouvernement au sujet des langues officielles et des écoles. En 1892, il présente au juge Louis-Arthur Prud'homme les arguments qui amènent ce dernier à déclarer invalide la législation de 1890. Il publie d'ailleurs un livre sur la question scolaire en 1893. Reconnaissant sa contribution, l’Association d’éducation des Canadiens français du Manitoba en fait son premier président en 1916. Ardent libéral, Prendergast est aussi, à partir de 1896, le leader de l’Association libérale française du Manitoba. Il est l’un de ceux qui tentent, sans succès, de convaincre Mgr Adélard Langevin d’accepter le règlement Laurier-Greenway, en l’assurant de la tolérance gouvernementale dans son application. La position intransigeante de l’archevêque de Saint-Boniface ne serait pas étrangère au retrait de la vie politique de ce catholique fervent, en 1897. Il est alors nommé juge, fonction qu’il exerce jusqu’en 1944 à divers titres, dont celui de juge en chef du Manitoba à partir de 1930. 1890 - Lois manitobaines sur les langues officielles et les écoles (Ouest) Wilfrid Laurier (1841-1919) (Québec) |