Québec
 

1929
Début de la Grande Crise

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En 1929, une grave crise économique s’abat sur le monde occidental. Le Québec n’est pas épargné. Dès le début des années 30, l’effondrement du commerce et de la production déclenche une vague sans précédent de chômage urbain, tandis qu’à l’Est, la chute des prix de la morue provoque la ruine des pêcheurs. Quant aux villes mono-industrielles, elles voient dans certains cas la moitié de leur population privée de revenu ; les effets sont désastreux dans le secteur des commerces et des services, mais plus encore, chez les cultivateurs des environs.

Dans les régions rurales, on ne peut plus compenser la diminution de revenu par une saison de travail dans les camps de bûcherons car le secteur forestier connaît lui aussi de graves problèmes. En peu de temps, le crédit du cultivateur-bûcheron ne suffit plus. S'ils doivent céder leur bétail, leur équipement et même leur ferme aux créanciers, les agriculteurs n'ont d'autre choix que d'aller grossir les rangs des chômeurs urbains.

En 1932, le taux de chômage chez les travailleurs syndiqués de la province atteint 26,4 %. L’année suivante, près de 300 000 Montréalais, soit plus du tiers de la population, doivent recourir aux secours offerts par la ville. Les pauvres se retrouvent dans des logements moins chers, mais plus délabrés. Le prix des loyers ne baisse pas autant que celui des denrées alimentaires, et l’aide sociale ne suffit pas à couvrir l’ensemble des dépenses. Pour combler l’écart, les pères de famille acceptent n'importe quel gagne-pain pendant que leurs femmes « mendient » auprès des familles bourgeoises un misérable jour de travaux domestiques. C'est avec beaucoup de honte que les hommes consentent à ce que leurs femmes travaillent à l'extérieur de la maison. Certains préfèrent les privations à ce déshonneur. Pendant que les ménages font des miracles d'économie, une mère de famille nombreuse, La Bolduc, devient très populaire en chantant la « misère noire » des petites gens.

Pour plusieurs dirigeants civils et religieux, le retour à la terre semble encore le meilleur remède à la crise. Un vaste mouvement de colonisation s’organise ; on fonde de nouvelles paroisses en Abitibi, au Saguenay, au Témiscouata, dans la Matapédia et en Gaspésie. Trop souvent, on s’acharne à « cultiver » des champs de cailloux. En même temps, les différents paliers de gouvernement lancent des programmes de travaux publics. Mais cette solution se révèle aussi illusoire : les travaux de voirie ne conviennent pas à tous les hommes disponibles et, surtout, il n'y a pas d’emploi pour tout le monde. Résignés, les gouvernements instaurent les secours directs pour venir en aide aux familles.

Il faudra le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale pour ramener la prospérité en Amérique du Nord.

1930-1939 - La Grande Dépression (Ouest)

1935 - Fondation de l’Union nationale (Québec)

Famille Bourgault (Québec)

Maurice Duplessis (1890-1959) (Québec)

Camillien Houde (1889-1958) (Québec)

Louis-Alexandre Taschereau (Québec)

Mary Travers dite La Bolduc (Québec)