Fille d'un père de descendance irlandaise et d'une mère canadienne-française, Mary Travers apprend la musique de son père dans les veillées qui égaient Newport (Gaspésie), le village isolé et pauvre où elle est née. En plus de chanter, elle joue du violon, de l'accordéon et de l’harmonica. Les traditions musicales irlandaise et canadienne-française se fusionneront dans ses propres chansons.
La famille Travers étant nombreuse, les enfants commencent jeunes à travailler. À l'âge de 13 ans, Mary rejoint sa demi-sœur Mary-Ann à Montréal, et s’engage comme domestique. À 20 ans, elle épouse Édouard Bolduc. En quête de travail, le couple déménage à Springfield, au Massachusetts, où vit la sœur d'Édouard. Une importante colonie de Canadiens français y travaille dans l'industrie du textile. Après une année, le jeune couple rentre à Montréal, toujours hanté par les affres du chômage.
Pendant les années 20, Mary Travers fait de la musique dans des veillées avec d'autres Gaspésiens. C’est l’époque où elle se produit au Monument national avec la troupe de Conrad Gauthier dans le cadre des « Veillées du bon vieux temps ». Elle joue également du violon pour le chanteur, comédien et conteur Ovila Légaré, avec qui elle enregistre ses premiers disques. En 1929, elle décroche un contrat pour l’enregistrement de cinq 78 tours sur lesquels on retrouve ses propres chansons.
« La Bolduc », comme on l’appelle, connaît un vif succès pendant la crise économique des années 30. Ses chansons parlent des gens ordinaires, des difficultés de la vie quotidienne, et font parfois allusion à l'actualité, qu’il s’agisse de l'enlèvement du fils de l'aviateur Lindberg, de la montée d’Hitler ou du sort des jumelles Dionne. Sa grande popularité l’amène à se produire partout au Québec et en Nouvelle-Angleterre.
1929 - Début de la Grande Crise (Québec)
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