Québec |
Duncan Cameron. Archives nationales du Canada C075931. |
André Laurendeau est une figure de proue des débats politiques et sociaux qui agitent le Québec des années 50 et 60. Il jouera un rôle prépondérant dans la redéfinition du nationalisme canadien-français. Originaire de Montréal, André Laurendeau étudie la littérature et l'histoire à l'Université de Montréal. Il a comme professeur l'abbé Lionel Groulx, qui le pousse vers l’action militante et l’encourage à fonder le mouvement nationaliste Jeune-Canada. De 1934 à 1936, il étudie à Paris, où il s'imprègne de catholicisme social et de personnalisme (système philosophique pour lequel la personne est la valeur suprême). Rentré à Montréal, il prend la direction de la revue L'Action nationale, qu’il dirigera jusqu'en 1942. Cette même année, il crée la Ligue pour la défense du Canada, qui entend faire opposition à la conscription des Canadiens lors d'un éventuel plébiscite national sur la question. Dans la foulée du mouvement naît un parti politique, le Bloc populaire, que Laurendeau dirigera à partir de 1944. Élu député à l'Assemblée législative du Québec, il y dénonce les politiques centralisatrices d'Ottawa et y encourage le gouvernement de Maurice Duplessis à moderniser la province. Laurendeau quitte la politique active en 1947 pour devenir éditorialiste au quotidien Le Devoir, dont il deviendra le rédacteur en chef 11 ans plus tard. Parallèlement, il reprend la direction de L'Action nationale (1948-1954). Ces deux tribunes lui permettent de combattre le régime conservateur de Duplessis et de promouvoir la modernisation sociale et économique du Québec. Ce faisant, il transforme le nationalisme traditionnel en outil de réforme et contribue à la prise du pouvoir par les libéraux en 1960. À partir de cette date, la réforme des relations fédérales-provinciales devient son cheval de bataille, et c’est à titre de coprésident de la Commission d'enquête sur le bilinguisme et le biculturalisme (1963) qu’il mène son combat. Le rapport de la Commission sera la pierre angulaire de la politique fédérale sur le bilinguisme. S’il s’est lancé dans la lutte et la revendication avec un enthousiasme débordant, André Laurendeau, avec l’âge, s’est fait de plus en plus pessimiste quant aux chances des francophones du Canada d'obtenir la pleine reconnaissance de leurs droits. 1939 - Début de la Deuxième Guerre mondiale (Québec) 1960 - Début de la Révolution tranquille (Québec) Jean Drapeau (1916-1999) (Québec) |