Québec
 

1939
Début de la Deuxième Guerre mondiale

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Le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale en 1939 met fin à la grande crise économique qui sévit depuis 10 ans. En effet, l’industrie de la guerre dope le marché du travail : les chômeurs se font engager en usine, et les paysans quittent leurs terres pour s’installer dans les quartiers ouvriers des villes. À elles seules, les usines de munitions du Québec emploient plus de 10 000 personnes. La main-d'œuvre industrielle double pendant les quatre premières années de la guerre. Des milliers de femmes délaissent le fourneau et le tablier – ou leur boulot mal payé, si elles en ont un –, et prennent le chemin de l’usine. À l'automne 1943, elles comptent pour le tiers des travailleurs industriels du Québec.

Comme ce fut le cas lors de la Première Guerre, se pose la question de la conscription. Dès le début des hostilités, le gouvernement fédéral instaure un service national, mais la participation aux activités militaires hors du pays reste volontaire. En 1939, les dirigeants libéraux promettent d'ailleurs aux Québécois qu'il n'y aura pas de conscription pour le service outremer. Mais ils se ravisent en 1942 et par voie plébiscitaire demandent aux Canadiens de les libérer de cet engagement. Les chefs nationalistes du Québec lancent aussitôt une campagne en faveur du « non » sous la bannière de la Ligue pour la défense du Canada. Les résultats de la consultation populaire montrent que la profonde division entre francophones et anglophones persiste : alors que dans le reste du pays, plus de 80 % des électeurs acquiescent à la demande du gouvernement, 71 % des Québécois la rejettent. La conscription pour service outremer ne sera finalement imposée qu'en 1944 et, dans les faits, elle ne touchera que très peu d’hommes.

Les Québécois participent au deuxième conflit mondial en plus grand nombre qu’au premier, mais ils continuent d'être traités comme des citoyens de seconde zone : seule l'armée de terre compte quelques unités francophones et, de façon générale, l'establishment militaire, qui compte très peu d'officiers supérieurs de langue française, impose l'anglais comme langue des communications.

Jean Drapeau (1916-1999) (Québec)

Adélard Godbout (1892-1956) (Québec)

Camillien Houde (1889-1958) (Québec)

Ernest Lapointe (1876-1941) (Québec)

André Laurendeau (1912-1968) (Québec)

Roger Lemelin (1919-1992) (Québec)

René Lévesque (1922-1987) (Québec)