Québec
 

1977
Adoption de la Charte de la langue française (projet de loi 101)

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Pendant les années 1960, la plupart des immigrants qui s'établissent en sol québécois choisissent l'anglais comme langue de travail et envoient leurs enfants à l’école anglaise. Ce phénomène fait craindre le pire concernant l’avenir du français au Québec. Des démographes vont jusqu’à prédire que la population francophone deviendra minoritaire sur l’île de Montréal avant la fin du 20e siècle.

En 1969, le projet de loi 63 consacrant le libre choix linguistique dans l'enseignement donne crédit aux pires hypothèses. De vastes manifestations de protestation réunissent des milliers de personnes à Montréal et à Québec.

Le débat gagne bientôt l’arène politique, et en 1974 le gouvernement libéral de Robert Bourassa intervient en adoptant le projet de loi 22. Cette loi, qui fait du français la langue officielle du Québec, prévoit des mesures visant à inciter les entreprises à utiliser le français et met fin au libre choix de la langue d'enseignement : les enfants, sauf s'ils connaissent assez bien l'anglais pour pouvoir fréquenter une école anglophone, doivent être scolarisés en français. L'application de la loi, qui mécontente à la fois les Anglo-Québécois et les Franco-Québécois, se fait dans le désordre.

La question linguistique resurgit avec plus d'acuité en 1976 avec l'élection du Parti québécois, qui fait de la souveraineté du Québec son mot d’ordre. L'année suivante, le gouvernement adopte une nouvelle loi linguistique, la Charte de la langue française, communément appelé « loi 101 », qui vise à faire du Québec un État unilingue français. Plus radicale que la loi 22, la Charte affirme la primauté du français à l'école, au travail et sur la place publique. Elle interdit ainsi l'affichage commercial en anglais et réserve l'école anglaise uniquement aux enfants dont l'un des parents a fréquenté l'école primaire anglaise au Québec.

La Charte acquiert rapidement une valeur de symbole pour la majorité francophone du Québec, qui y voit un effort justifié de préservation du caractère français de la province.

La minorité anglophone, par contre, s'en offusque, et elle obtient partiellement gain de cause en 1982 avec l’adoption de la Charte canadienne des droits et libertés. L'accès à l'école anglaise est alors étendu aux enfants dont l'un des parents a fréquenté l'école primaire anglaise n'importe où au Canada.

1950 - Naissance du néonationalisme (Québec)

1960 - Début de la Révolution tranquille (Québec)

1976 - Élection du Parti québécois (Québec)

Fernand Dumont (1927-1997) (Québec)

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