Québec

1888
Affaire des biens des jésuites

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En 1888, le premier ministre du Québec, Honoré Mercier, présente un projet de loi destiné à régler l’épineuse question des biens des jésuites. Il faut savoir que depuis que le pape a supprimé, en 1773, la compagnie de Jésus, ordre fondé par Ignace de Loyola, les terres des jésuites sont devenues la propriété de la couronne, et les revenus qu’elles génèrent, affectés à l’éducation.

La loi de 1888 propose le rachat par la province de toutes les possessions des jésuites pour la somme de 400 000 $, que se partageront les différents groupes catholiques qui s’occupent d’enseignement. Or les protestants contestent l’attribution exclusive de fonds provinciaux à des catholiques. Pour apaiser leur grogne, le gouvernement accorde 60 000 $ au comité protestant du Conseil de l’instruction publique. Finalement, pour contenter les ultramontains et éviter des querelles au sein de l’Église, on invite le pape à répartir les 400 000 $ entre tous les demandeurs.

Cette proposition a cependant le don de hérisser les anglo-protestants de l’Ontario, pour qui une puissance étrangère n’a pas à intervenir dans les affaires canadiennes. D’Alton McCarthy, député conservateur à la Chambre des communes, réclame le rejet définitif de la Loi sur les biens des jésuites. L’opinion publique franco-québécoise se déchaîne.

1615 - Arrivée des communautés religieuses masculines (Québec)

1635 - Fondation du Collège des Jésuites (Québec)

Honoré Mercier (1840-1894) (Québec)