Ouest-Nord-Ouest

Georges Bugnet
(1879-1981)

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Romancier, journaliste, homesteader et horticulteur, Georges Bugnet traduit dans ses romans l’expérience des pionniers de la forêt boréale de l’Ouest canadien, le combat entre la civilisation et la nature, de même que sa sympathie pour les Métis et les Amérindiens.

Né en France à Châlon-sur-Saône en 1879, Bugnet étudie auprès de communautés religieuses et se destine au sacerdoce ; il renonce toutefois à la prêtrise et termine ses études à l’Université de Dijon. Jeune adulte, il adhère à l'ACJF (Association catholique de la jeunesse française) et milite contre l'influence laïcisante qui résulte des réformes de l'éducation du président Jules Ferry.

En 1904, Bugnet quitte La Croix de Haute-Savoie à Annecy, dont il était rédacteur en chef depuis le début de l’année. En décembre, il part pour le Canada avec Julia Ley, qu’il a épousée en avril. Après de brefs séjours à Saint-Boniface et à Edmonton, il s’installe à Rich Valley, à une soixantaine de kilomètres au nord-ouest d’Edmonton. Il s’y lie d’amitié avec un couple âgé métis, Octave Majeau et Emma L’Hirondelle. Georges et Julia passeront 49 ans de leur vie et éléveront leurs neuf enfants dans ce homestead de Rich Valley.

Bugnet continue de faire du journalisme au Canada : de 1924 à 1928, il est rédacteur en chef de L’Union, à Edmonton. Il y publie en feuilleton son premier roman, Le Lys de sang, en 1922-1923, sous le pseudonyme d'Henri Doutremont. L’œuvre de Bugnet comprend des poèmes, des pièces de théâtre et plusieurs romans. Nipsya (1924) raconte l’histoire d’une jeune métisse et La Forêt (1935), le plus célèbre, celle d’un couple de pionniers français confrontés à la nature nord-américaine.

Lors de la fondation de l'Association canadienne-française de l'Alberta (1926), Bugnet est membre du comité provisoire ; il est également président du comité organisateur du premier congrès général la même année. Bien qu'il soit profondément religieux, il veille à ce que l'Association garde une certaine indépendance face au clergé et à la hiérarchie catholiques.

En 1954, Georges et Julia Bugnet achètent une petite propriété à Legal, où ils se retirent. Bugnet continue à y pratiquer l’horticulture. Au cours de sa vie, il élabore de nouvelles variétés de lilas, de chèvrefeuilles, de pruniers et de roses robustes, dont la Thérèse-Bugnet, du nom de l’une de ses filles.

Bugnet ayant été commissaire d'école pendant plusieurs années, le groupe revendiquant l’école française en Alberta a choisi pour se désigner le nom d’Association Georges-et-Julia-Bugnet. Les efforts de ce groupe ont été récompensés par la décision de la Cour suprême du Canada dans l'affaire Mahé en 1990.

1926 - Fondation de l’Association canadienne-française de l’Alberta (Ouest)