Ouest-Nord-Ouest
Raymond Denis Fermier et homme d’affaires, Raymond Denis est considéré comme l’un des principaux artisans de l’enseignement du français en Saskatchewan et il est reconnu pour sa contribution à l’établissement de la radio française dans la province. Né à Courcelles (Charente-Maritime), France, en 1885, Raymond Denis arrive au Canada en 1904, après un séjour de quelques années en Nouvelle-Calédonie. Il prend un homestead dans le nord de la Saskatchewan, mais découvre bientôt qu’il est peu attiré par le travail de la ferme. Il se lance alors dans les affaires : actionnaire dès 1910, puis membre du bureau de direction de la compagnie La Bonne Presse, qui publie Le Patriote de l’Ouest ; représentant général d’une compagnie française de courtage en grains ; actionnaire d’une compagnie d’élévateurs à grains de Vonda, près de Saskatoon. Il devient agent d’assurances en 1919 et, deux ans plus tard, il entre à La Sauvegarde, la seule compagnie d’assurances complètement canadienne-française. Raymond Denis s’intéresse très tôt à la question « nationale ». Dès 1909, il assiste à une rencontre, infructueuse, visant à créer une association provinciale des cercles de la Société Saint-Jean-Baptiste. Trois ans plus tard, à Duck Lake, il participe à la création de cette association : l’Association catholique franco-canadienne (ACFC) de la Saskatchewan. En 1917, il participe à Regina à la fondation de l’Association interprovinciale, dont l’objectif est le recrutement et la formation d’institutrices et d’instituteurs de langue française pour les écoles élémentaires de l’Ouest. Pour Raymond Denis, « l’influence de l’école est toute-puissante ». Il considère aussi que « la langue est en même temps la plus sûre gardienne de notre foi religieuse ». À la tête de l’Association des commissaires d’école franco-canadiens (ACEFC) (1923-1925), puis de l’ACFC (1925-1935), Raymond Denis préside à la mise sur pied du programme provincial d'enseignement du français, du programme de visiteurs des écoles et du concours provincial de français. Après 1929, Raymond Denis et l’ACFC affrontent le gouvernement conservateur de J. Thomas Milton Anderson. Ce dernier, cédant aux pressions du Ku Klux Klan, supprime le programme élémentaire en français, pour ne conserver qu’une heure de français par jour, et il interdit l’affichage de symboles religieux et le port de l’habit religieux dans les écoles. Bien plus, le gouvernement provincial ne reconnaît plus les brevets d’enseignement du Québec, ce qui limite l'action des congrégations religieuses et empêche pratiquement le recrutement dans cette province. Le retour au pouvoir des libéraux, en 1934, marque la fin de cette politique antifrançaise et anticatholique, et un retour partiel à la situation d’avant 1929. C’est grâce aux interventions de Raymond Denis et de l’ACFC que l’on a évité la suppression du français dans les écoles de la province. Son passage à la présidence de l’ACFC est marqué par la réorganisation du réseau de cercles locaux et des moyens de financement ainsi que par la mise sur pied des « voyages de la survivance » qui permettent aux Canadiens français de la Saskatchewan de maintenir des liens avec le Québec. Raymond Denis est aussi membre de l'Ordre de Jacques Cartier et du Conseil de la vie française en Amérique. En 1935, Raymond Denis quitte la Saskatchewan pour Montréal où il est responsable des provinces de l’Ouest à La Sauvegarde. Il continue de s’intéresser à la Saskatchewan et à sa population francophone. Ainsi, il joue un grand rôle dans l’établissement de stations radiophoniques à Gravelbourg et à Saskatoon en 1952. Il meurt à Montréal en 1965. 1910 - Fondation du journal Le Patriote de l’Ouest (Ouest) 1912 - Fondation de l’Association catholique des Franco-Canadiens de la Saskatchewan (Ouest) 1912 - Premier congrès de la langue française (Québec) 1926-1934 - Le Ku Klux Klan s'en prend aux Franco-Canadiens catholiques (Ouest) |