Québec |
|
Une voix éraillée comme une veste de cuir ayant râpé l’asphalte pendant 500 kilomètres... Le cheminement de Gerry Boulet illustre l’histoire du rock québécois. Fils de camionneur, Gérald Boulet voit le jour à Saint-Jean-sur-Richelieu. Très jeune, il s’intéresse à la musique, et sa mère offre à son fils des leçons de trompette. À partir de 1963, Gerry Boulet fait partie d’un petit orchestre yéyé qui change de membres comme il change de nom : les « Doubletones » deviennent les « Twistin’Vampires », pour ensuite s’appeler les « Fabulous Kernels », puis les « Gants blancs ». Comme tous les groupes yéyé du Québec, ils jouent les Top 40 américains dans des versions françaises. Gerry joue de la basse, puis passe à l’orgue. Il chante aussi et compose des chansons. En 1967, le groupe commence à présenter sur scène ses propres compositions ; il se québécise en quelque sorte. En 1970, le groupe adopte le nom qui le rendra célèbre : Offenbach. Il connaîtra la consécration le 30 novembre 1972 en jouant une messe des Morts à l’Oratoire Saint-Joseph, à Montréal. Le groupe passe deux ans à Paris, où il réalise la musique du film Bulldozer du cinéaste Pierre Harel. De retour au Québec, Offenbach connaît une popularité qui ne cesse de grandir au fur et à mesure que paraissent les disques et s’accumulent les Félix. En 1980, un concert au carrefour des rues Sainte-Catherine et Atwater attire 10 000 personnes. La même année, Offenbach devient le premier groupe québécois à se produire au Forum de Montréal. La sortie de l’album Coup de foudre, en 1981, est saluée par la critique et est suivie de la tournée Québec Rock. Gerry Boulet prend toutefois peu à peu ses distances d’Offenbach, et le groupe donne son spectacle d’adieu au Forum en 1985. La popularité de Gerry demeure immense : tout le monde fredonne ses mélodies, depuis les jeunes amateurs de rock jusqu’aux gens du troisième âge. Mais la maladie a raison de son corps de rocker et il meurt du cancer en 1990. 1960 - Essor des arts (Québec) |