Poète et romancière, Anne Hébert est un des écrivains majeurs de la littérature moderne du Québec. Son art poétique révèle un désir d’absolu ; ses romans sont violents et ses personnages, tourmentés par des passions inavouables.
Née dans la maison d’été louée par ses parents à Sainte-Catherine-de-Fossambault, Anne Hébert fait ses études au Collège Notre-Dame de Bellevue et au Collège Mérici de Québec. Poète et critique littéraire respecté, membre de la Société royale du Canada, son père nourrit la l’appétit de lecture de sa fille. Vers 1932, l’amitié profonde qu’elle noue avec son cousin, le poète Hector de Saint-Denys Garneau, lui ouvre d’autres horizons littéraires. La mort prématurée de ce cousin secrètement aimé la plonge dans une révolte qui se révèle dans ses premiers écrits.
Elle publie ses premiers poèmes à l'âge de 23 ans. Son premier recueil (1942), Les Songes en équilibre, est bien reçu par la critique et lui vaut la troisième place au concours du prix Athanase-David. Le Torrent, recueil de nouvelles, essuie le refus des éditeurs pendant cinq ans, pour enfin paraître en 1950. Le Tombeau des rois, deuxième recueil de poèmes qu’elle peaufine depuis dix ans, est publié en 1953, à compte d’auteur.
La production de textes radiophoniques à Radio-Canada lui assure un revenu modeste. En quête d’un travail plus stable, elle est finalement engagée par L'Office national du film comme scripteure et scénariste, jusqu’en août 1954. Elle est la première femme francophone scénariste de l'ONF. Cette expérience lui sera utile pour composer son premier roman, Les Chambres de bois. C’est l’obtention d’une bourse de la Société royale du Canada, en mai 1954, qui lui permet de séjourner à Paris et d’entreprendre l’écriture de ce roman. À partir de 1960, elle partage son temps entre Paris et Montréal. À la mort de sa mère en 1967, elle s’installe définitivement à Paris.
Son roman Kamouraska (1970) lui vaut enfin le succès mérité, et les droits de suite pour son adaptation au cinéma, réalisé par Claude Jutra, lui permettent d’envisager une vie sans souci financier. Par la suite, c’est la consécration récompensée par de nombreuses distinctions, dont le prix Femina 1982 pour son cinquième roman Les Fous de Bassan, porté à l’écran, en 1986, par le cinéaste Yves Simoneau.
1960 - Essor des arts (Québec)
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