Acadie

1936
Fondation de la première caisse populaire acadienne

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La crise économique qui éclate en 1929 a de sérieuses répercussions en Acadie. Elle entraîne l'inaccessibilité au crédit et restreint la population à une économie de subsistance. Au début des années 1930, le coopératisme semble constituer la solution au marasme économique qui sévit dans les régions rurales. Déjà en 1861, à l'Île-du-Prince-Édouard, l'abbé Georges-Antoine Belcourt avait fondé la Banque de Rustico, une institution très proche du coopératisme par ses objectifs et son fonctionnement. Cette banque ferme ses portes en 1892. Puis, vers la fin de la décennie de 1920, des coopératives de pêcheurs naissent dans les Maritimes, encouragées semble-t-il par le mouvement d'Antigonish, un mouvement de restauration sociale fortement influencé par l'enseignement social de l'Église catholique. C'est ce contexte qui dicte la fondation de la première caisse populaire acadienne à Petit-Rocher, au Nouveau-Brunswick, en 1936. Le mouvement fait boule de neige.

En 1938, vingt-cinq caisses populaires acadiennes et quarante-six Credit Union (caisses populaires anglophones) se regroupent sous le patronage de la New Brunswick Credit Union League. Cette dernière leur fournit un appui technique et s'engage à promouvoir le mouvement coopératif. Cependant, à la réunion annuelle de la Ligue, en 1941, des coopérateurs désireux d'obtenir plus de services, notamment des polices d'assurance à coût moindre, proposent de s'affilier à la Credit Union National Association, un organisme fédératif américain regroupant les Credit Union des États-Unis. Cette proposition soulève un débat et divise les coopérateurs. Ainsi, les coopérateurs acadiens refusent l'affiliation à l'organisme américain, soutenant qu'elle serait néfaste au développement économique, linguistique et patriotique de la société acadienne. Secrètement, les nationalistes mobilisent leurs énergies et demandent la division de la Ligue en deux fédérations, l'une francophone et l'autre anglophone. Sous le leadership de quelques nationalistes acadiens comme Livain Chiasson, Martin J. Légère et Clément Cormier, la Fédération des caisses populaires acadiennes est fondée le 30 juillet 1945. Son siège social est à Caraquet. Malgré des débuts modestes, elle est omniprésente dans l'Acadie contemporaine et les caisses contribuent grandement au développement économique de l'Acadie. En 1999, la Fédération compte 77 caisses populaires, onze centres de service et 209 000 membres.

1903 - Fondation de la Société mutuelle l'Assomption (Acadie)

Georges-Antoine Belcourt (1803-1874) (Acadie)

Clément Cormier (1910-1987) (Acadie)