Ouest-Nord-Ouest

1916
Fondation de l'Association d'éducation des Canadiens français du Manitoba

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En 1916, le gouvernement manitobain adopte la loi Thornton, qui apporte des changements importants à la législation scolaire. L’école devient obligatoire pour les enfants âgés de 6 à 14 ans et l’anglais est désormais la seule langue d’enseignement, ce qui met fin aux écoles bilingues créées à la suite du compromis Laurier-Greenway (1896).

C’est pour répondre à ce très important changement qu’est fondée l’Association d’éducation des Canadiens français du Manitoba (AECFM). Jusqu’au milieu des années 1960, son rôle principal se situe dans le domaine de l’éducation, plus particulièrement de l’enseignement en français. À cette fin, l'AECFM encourage les instituteurs et institutrices à enseigner le français ; entre 1923 et 1967, elle organise, entre autres, le concours annuel de français ; elle envoie dans les écoles des inspecteurs, appelés « visiteurs », et elle s’occupe du programme d’enseignement du français ainsi que de la formation et de la sélection du personnel enseignant. Elle joue, en réalité, le rôle d’un ministère « fantôme » de l’Éducation en langue française.

La situation change à la fin des années 1960. Le gouvernement reprend son rôle dans l'enseignement du français et une partie de la population franco-manitobaine considère que l’AECFM doit élargir son champ d’action à l’ensemble des activités communautaires. Aussi, lors d’un grand rassemblement en décembre 1968, l’AEFCM devient la Société franco-manitobaine (SFM). Le nouvel organisme s’engage à travailler au plein épanouissement de la communauté de langue française dans tous les domaines considérés vitaux.

Depuis sa fondation, la SFM est de toutes les batailles, malgré certaines réticences initiales. Elle fait des démarches pour l’établissement d’un système d’éducation français et autonome ; elle appuie Georges Forest dans sa bataille juridique pour faire déclarer inconstitutionnelle la loi sur les langues de 1890 ; elle négocie par la suite avec le gouvernement manitobain l’application de la décision Forest et fait face à toute la controverse que cette question suscite au début des années 1980. En 1984, au plus fort de la bataille, ses locaux sont la cible d’un incendie criminel.

À la fin du 20e siècle, la SFM joue pleinement son rôle de représentante de la communauté. En 1987, elle négocie une première entente Canada-communauté et, pendant les années suivantes, elle dirige des projets de planification communautaire.

1890 - Lois manitobaines sur les langues officielles et les écoles (Ouest)

Donatien Frémont (1881-1967) (Ouest)