Ouest-Nord-Ouest

Mathilde Hamel
(1834-1917)

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Mathilde Hamel représente bien l'esprit missionnaire canadien-français. Son parcours est celui de nombreux religieux et religieuses : naissance et éducation au Québec, séjour dans l'Ouest pendant quelques décennies, puis retour au Québec.

Née à Rivière-Ouelle en 1834, Mathilde Hamel arrive à la Rivière-Rouge en 1869 pour « missionner », comme on dit alors. La communauté des Sœurs grises à laquelle elle appartient joue un rôle important auprès des populations métisse et amérindiennes. Lorsque Sœur Hamel arrive dans l'Ouest, l'œuvre de sa communauté y est déjà bien établie. La colonie passe toutefois par une période difficile causée par de mauvaises récoltes, une sécheresse, une épidémie de sauterelles et une tornade. Le travail manque. Les familles métisses et amérindiennes se nourrissent tant bien que mal, allant jusqu'à ramasser des glands sous la neige. Mathilde Hamel prend en charge la procure du couvent, poste particulièrement ingrat étant donné la misère qui sévit. Au pensionnat, on se demande même comment on va nourrir les élèves.

Les difficultés de la colonie sont liées aux grands changements socio-économiques vécus par la société métisse, à la résistance métisse et à l'entrée du Manitoba dans la Confédération canadienne. La communauté des Sœurs grises est bien sûr touchée par ces événements, comme elle le sera par ceux du soulèvement de 1885, d'autant plus que la sœur de Louis Riel, Sara, fait partie de la congrégation.

En 1872, Mathilde Hamel devient supérieure vicariale de sa communauté, poste qu'elle garde jusqu'en 1897. Pendant cette période, elle préside à une expansion de l'activité des Sœurs grises, particulièrement auprès des communautés amérindiennes et métisses. L'enseignement prodigué par les Sœurs grises ayant gagné ses lettres de noblesse, le pensionnat de la Rivière-Rouge commence à attirer des élèves venus d'ailleurs, y compris des États-Unis. Mathilde Hamel fonde ainsi dans l'Ouest canadien et américain de nombreuses institutions dont deux écoles de métiers vouées à l'instruction des Amérindiens, une autre école et un hôpital. À Saint-Boniface, elle préside à l'agrandissement de l'hôpital, à la réouverture du noviciat et à l'augmentation des effectifs de l'orphelinat. En 1886, lorsque les Jésuites prennent en charge le Collège de Saint-Boniface, les Sœurs grises reprennent l'école élémentaire des garçons, devenue l'Académie Provencher. La renommée des écoles ne cesse de croître sous la supervision de Mathilde Hamel : à l'exposition internationale de Chicago en 1893, les élèves d'une des écoles de métier brillent par leurs démonstrations.

Lorsque Mathilde Hamel quitte Saint-Boniface en 1897, l'abolition des octrois du gouvernement du Manitoba met en péril l'existence des écoles dirigées par sa communauté. Ce sera à d'autres Sœurs grises d'assurer leur survie. Après son retour à Montréal, Mathilde Hamel deviendra supérieure générale de l'Institut des Sœurs grises, poste qu'elle occupe de 1902 à 1907.

1844 - Implantation des congrégations religieuses de femmes dans l’Ouest (Ouest)

1639 - Arrivée des communautés religieuses féminines (Québec)