Ouest-Nord-Ouest
Gabriel Dumont Gabriel Dumont naît à la Rivière-Rouge en 1837. Fils de Métis et petit-fils d'un voyageur canadien-français et d'une Amérindienne Sarcie, Dumont est élevé à la mode des Prairies : il connaît six langues et est un tireur, un cavalier et un canoteur hors pair. En 1851, il participe à la victoire des Métis sur les Sioux, lors de la bataille de Grand Coteau, au Missouri, et à la négociation de traités de paix avec les Sioux et les Pieds-Noirs. Ses grandes qualités de chasseur l’élèvent rapidement dans le clan Dumont et la société métisse : en 1863, à l'âge de 25 ans, il est choisi comme chef des chasseurs métis de la rivière Saskatchewan, dont la base se trouve près du fort Carleton. Au début des années 1870, à la suite de la migration vers la rivière Saskatchewan d'une partie des Métis de la Rivière-Rouge, Dumont favorise l’organisation politique de la région : en 1873, il devient président de la commune de Saint-Laurent, sur les bords de la rivière Saskatchewan. Prévoyant que l’établissement massif d’immigrants dans les Prairies et la construction du chemin de fer entraîneront la disparition des bisons, Dumont pense que les Métis doivent se tourner vers l'agriculture. Le nom de Gabriel Dumont est aussi étroitement lié à la résistance métisse de 1885 dans les Territoires du Nord-Ouest. C'est lui qui propose d'inviter Louis Riel à prendre la tête d'un mouvement de protestation contre le gouvernement fédéral. Aux côtés de Riel, il joue un rôle important dans la stratégie métisse et devient le chef des 300 hommes de l’« armée » métisse. Si Dumont se montre remarquable lors des batailles de Duck Lake et de Fish Creek, la tactique de guérilla qu'il favorise n’est pas adaptée à la défense de Batoche et c’est la défaite. Dumont s’enfuit aux États-Unis, où il planifie, sans succès, de libérer Riel. Après la pendaison de Riel, Dumont se gagne une gloire d’une autre sorte, comme tireur d’élite dans le « Wild West Show » de Bill Cody. Séjournant au quartier général de l'entreprise de Cody à Staten Island dans la ville de New York, Dumont rencontre des membres de la grande communauté canadienne-française établie dans l’État de New-York et en Nouvelle-Angleterre. Il commence à donner des conférences sur la rébellion et fait la connaissance de nationalistes canadiens-français du Québec qui voient dans l'étouffement de la rébellion de 1885 un écho de leur propre situation. Bénéficiant de l'amnistie décrétée par le gouvernement fédéral en 1886, Dumont rentre au Canada en 1888. Laurent-Olivier David, président de l'Association Saint-Jean-Baptiste de Montréal, l’engage pour donner une série de conférences au Québec, mais la série est annulée après la première conférence : Dumont s'y montre trop peu sophistiqué et il critique vertement le clergé pour son rôle lors de la rébellion. Après un séjour dans l'Ouest américain et une brève visite à Québec, où il dicte ses souvenirs de la rébellion, il retourne à ses terres de la rivière Saskatchewan, près de Batoche, où il meurt en 1906. 1885 - Rébellion du Nord-Ouest (Ouest) |