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Ouest-Nord-Ouest
Louis Riel Louis Riel est l’un des personnages les plus importants de l’histoire de l’Ouest et de la francophonie canadienne. C'est aussi le plus controversé. Les uns le considèrent comme un patriote, les autres comme un rebelle. S'il a été condamné à mort et pendu pour trahison, il est aussi surnommé le « Père du Manitoba » ; certains veulent même en faire l’un des Pères de la Confédération. Beaucoup voient en lui le champion des Canadiens français ; dans l'Ouest, on le présente aujourd'hui comme un symbole de la résistance de la région au Canada central. Les Autochtones et les Métis le considèrent d'ailleurs comme un leader dans la conquête de leurs droits. Riel a fait l'objet de multiples biographies et a inspiré plusieurs romans ainsi qu’un opéra dans les deux langues officielles. Ses Écrits complets ont été publiés par les Presses de l’Université de l’Alberta en 1985 ; cette œuvre imposante est le résultat de plusieurs années de travail auquel ont collaboré de nombreux chercheurs. Né à la Rivière-Rouge le 22 octobre 1844, Louis Riel fait partie de la famille Lagimodière, l’une des plus influentes de la colonie : il est le petit-fils de Marie-Anne Gaboury, la première femme blanche de l’Ouest, et du voyageur Jean-Baptiste Lagimodière. Son père, Louis Riel, était un homme instruit et fut l’un des premiers leaders du peuple métis. En 1858, Mgr Alexandre-Antonin Taché, évêque de Saint-Boniface, choisit des jeunes Métis pour en faire des prêtres. Trois garçons de la Rivière-Rouge, dont Louis Riel et Louis Schmidt, partent donc étudier au Collège de Montréal. Riel s'y montre bon élève, mais il quitte le Collège en 1865, sans avoir reçu son diplôme ; il aurait été bouleversé par le décès de son père, survenu en 1864. Voulant subvenir aux besoins de sa famille, il travaille comme clerc dans un bureau d'avocats à Montréal, mais quitte son emploi après peu de temps. Il a à cette époque une peine d'amour : la famille de la jeune bourgeoise montréalaise qu'il fréquentait aurait vu d'un mauvais œil ses origines métisses. Il quitte Montréal, probablement en 1866, et serait allé travailler à Chicago et à Saint-Paul, au Minnesota. Il arrive à la Rivière-Rouge en 1868. Riel est le principal artisan de la résistance métisse de 1869-1870. Il est d’abord membre du Comité national qui stoppe les arpenteurs envoyés par le gouvernement canadien pour transférer sous sa juridiction le territoire de l’Assiniboia. Il prend ensuite la tête du gouvernement provisoire mis en place par les Métis pour remplacer le pouvoir défaillant de la Compagnie de la Baie d’Hudson et pour amener Ottawa à négocier les conditions du transfert des pouvoirs territoriaux et à maintenir les droits de la population métisse de la colonie. Au cours de cette résistance, Thomas Scott, l’un des Canadians qui s’opposent au gouvernement provisoire, est arrêté par la résistance puis exécuté après un procès sommaire, ce qui soulève la colère des Ontariens. Lorsqu’arrivent les troupes canadiennes chargées de veiller au transfert, Riel et les autres chefs de la résistance s’enfuient pour éviter les représailles. En 1874, Riel est élu député fédéral de la circonscription de Provencher, mais il ne peut occuper son siège, car il a été expulsé de la Chambre des Communes. Il s’entend plutôt avec le gouvernement de John A. Macdonald pour s’exiler volontairement aux États-Unis pendant cinq ans en échange d'une amnistie générale pour les Métis révoltés. Depuis quelques années, Riel est émotionnellement instable. En 1876, sujet à des hallucinations, et parfois violent et agité, il commence un séjour d'un an et demi à l'asile de Beauport, près de la ville de Québec. Par la suite, il se rend au Montana où se trouve une population métisse nombreuse. En 1881, il s'y marie avec Marguerite Monet dit Bellehumeur, une jeune métisse. Le couple aura deux enfants, un garçon et une fille, qui mourront jeunes. À la suite des événements de 1869-1870 et de l'immigration massive de colons d'origine anglo-saxonne, de nombreux Métis avaient choisi d'émigrer plus à l'ouest, suivant ainsi les troupeaux de bison. Ils établissent des communautés, dont la plus célèbre est celle de Batoche qui est situé sur la rive est de la rivière Saskatchewan. Mais, au début de la décennie de 1880, le « progrès » les a rejoints. La venue de colons blancs et la construction du chemin de fer les incitent à tenter, sans grand succès, d'obtenir des titres de propriété pour leurs terres. Ils font parvenir des pétitions au gouvernement fédéral, qui tarde à réagir. En 1884, les Métis décident d'agir. Ils envoient au Montana trois délégués, dont le grand chasseur de bisons Gabriel Dumont, pour convaincre Riel de les aider. Celui-ci se rend donc à Batoche pour organiser la résistance, s'appuyant sur l'expérience de la Rivière-Rouge, quinze ans plus tôt. Toutefois, les choses ont changé. Bafoué par les autorités canadiennes, Riel a vu sa santé mentale se détériorer : convaincu d'être le prophète du Nouveau Monde, il signe « Louis David Riel », en souvenir du roi biblique dont le nom signifie « le choisi ». Le gouvernement canadien réagit à la révolte qui s'organise et envoie un contingent de 5 000 miliciens recrutés en Ontario et au Québec. Dans une campagne rapide, le major général Frederick R. Middleton s’empare de Batoche et brise la résistance métisse. Le 15 mai 1885, Riel se résigne à déposer les armes. Arrêté et traduit devant les tribunaux pour trahison, il est condamné à mort. Du Canada français fusent des appels à la clémence, pendant que les anglophones de l'Ontario et de l'Ouest crient vengeance pour le meurtre de Scott. Devant cette agitation, le gouvernement Macdonald choisit de laisser la justice suivre son cours et de ne pas user de son droit de gracier le condamné à mort. Louis Riel est pendu à Regina le 16 novembre 1885. 1869-1870 - Soulèvement métis et création de la province du Manitoba (Ouest) 1885 - Rébellion du Nord-Ouest (Ouest) Joseph Dubuc (1840-1914) (Ouest) Gabriel Dumont (1837-1906) (Ouest) Marie-Anne Gaboury (1780-1874) (Ouest) Alexandre-Antonin Taché (1823-1894) (Ouest)
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