Peintre et penseur, chef de file des Automatistes et auteur du Refus global,
Paul-Émile Borduas a exercé une profonde influence sur le Québec
de l’après-guerre.
Encouragé par le peintre Ozias Leduc, le jeune Borduas étudie à
l’École des Beaux-Arts de Montréal, puis part pour Paris en 1928.
Son objectif est de devenir décorateur d’église. Lorsque Borduas
revient au Québec, dans les années 1930, la crise économique
sévit et il n’y a pas d’argent pour construire ou décorer des églises.
Borduas commence donc à donner des leçons de dessin. En 1937, il devient
professeur à l’École du meuble de Montréal tout en continuant de
peindre. À cette époque, sa peinture est figurative et reflète
l’influence des impressionnistes et des post-impressionnistes. L’année 1942
marque un tournant : il expose au Théâtre de l’Ermitage, à
Montréal, des tableaux non figuratifs qui témoignent de l’influence
que le surréalisme, mouvement encourageant la création artistique
spontanée et sans préconception, a exercé sur lui.
Borduas devient le chef de fil des Automatistes, mouvement artistique dont le nom
s’inspire de l’écriture « automatiste » d’André Breton, le
surréaliste français. Le groupe, qui compte entre autres deux étudiants
de Borduas, Jean-Paul Riopelle et Fernand Leduc, se réunit pour discuter de marxisme,
de surréalisme et de psychanalyse, sujets que l’Église catholique regarde d’un
mauvais œil. Les Automatistes organisent des expositions à Montréal, mais aussi
à New York et à Paris.
En 1948, Borduas rédige le manifeste du Refus global qui
dénonce le pouvoir suffoquant de l’institution socioculturelle
québécoise et revendique le droit à la liberté
d’expression. La réaction est sans équivoque : Borduas
perd son poste de professeur. Désormais, il se vouera totalement à
la peinture.
Borduas s’installe d’abord à New York, puis à Paris. Sa peinture
évolue vers le style pour lequel il demeure le plus connu : l’abstraction
réalisée avec une palette très restreinte, à peine plus
que le noir et le blanc, dont l’exemple le plus célèbre est
L’Étoile noire (1957). Le peintre a du succès auprès
des collectionneurs canadiens, mais éprouve de la difficulté à
trouver un public en France. Isolé, il rêve de revenir au Canada, mais meurt
à Paris.
Les toiles de Paul-Émile Borduas sont exposées dans de grands
musées partout dans le monde.
1948 - Manifeste du Refus global (Québec)
Famille Ferron (Québec)
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