Québec
1775
En mai 1775, les rebelles américains, qui souhaitent réaliser l'indépendance face à l'Angleterre, décident de forcer le ralliement des Canadiens français à leur cause. Les généraux Richard Montgomery et Benedict Arnold envahissent la province avec deux armées. L'évêque de Québec, Mgr Briand, publie un mandement qui rappelle à ses ouailles leur serment de fidélité au monarque anglais. Le clergé, les seigneurs et la plus grande partie de la bourgeoisie conjuguent leurs efforts pour recruter des miliciens prêts à tenir tête aux envahisseurs. Les Canadiens français, toutefois, se montrent peu enthousiastes à s'engager : incertains du résultat, ils estiment n'avoir rien à gagner en s'immisçant dans une querelle entre Britanniques. Les Américains s'emparent donc facilement de Montréal, puis de Trois-Rivières. À l'automne, ils contrôlent l'ensemble de la province, à l’exception de la ville de Québec, où se sont retranchés les soldats britanniques. La majorité des habitants se montre bienveillante à l'égard de l’envahisseur, qui paye en argent sonnant les services et la nourriture. Mais à la suite de l'échec du siège de Québec à l'hiver 1775-1776, l’humeur change dans la population, qui se montre de plus en plus hostile à la présence étrangère. En mai 1776, les troupes américaines prennent la fuite devant l’arrivée d’une flotte britannique de 10 000 soldats. Une deuxième invasion américaine a lieu pendant la guerre de 1812, mais cette fois, les autorités n'éprouvent aucun problème à recruter des miliciens. L'Assemblée, qui siège depuis 1792, s'empresse de voter des crédits militaires. Anxieuses de prouver leur loyauté, les élites se mettent rapidement à la disposition du gouverneur britannique sir George Prevost, d’autant que l’envahisseur américain, anticatholique et républicain, symbolise ce que rejette les Canadiens français. N'ayant rien à gagner dans l'aventure américaine et convaincue que le royaume britannique, qui avait su vaincre le puissant Napoléon, viendrait à bout des États-Unis, la population demeure fidèle à l’Angleterre. Ce faisant, les Canadiens reconnaissent que leurs intérêts sont liés à ceux de Londres. 1774 - Acte de Québec (Québec) 1783 - Émigration des Loyalistes (Ontario) 1826-1832 - Construction du canal Rideau entre Bytown et Kingston (Ontario) |