Ouest-Nord-Ouest

Pierre Gaultier de Varennes et
de La Vérendrye
(1685-1749)

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Pour la francophonie de l’Ouest, La Vérendrye a valeur de symbole, et son nom évoque la préséance des francophones parmi les groupes européens qui se sont établis dans la région. Dans la mémoire collective, La Vérendrye est en effet le dernier des grands explorateurs français en Amérique du Nord ; ses trois voyages dans l'Ouest ont pour résultat d'étendre considérablement le territoire connu par les Canadiens.

Né en 1685 à Trois-Rivières, Pierre Gaultier de Varennes et de La Vérendrye appartient à une famille de militaires. Il fait carrière comme officier, d’abord dans les Troupes de la Marine, au Canada, puis dans le régiment de Bretagne, en France. De retour au Canada en 1712, il se marie et passe les quinze années suivantes à l’exploitation de ses terres à l'île aux Vaches, dans le lac Saint-Pierre.

En 1727, il s’associe à son frère Jacques-René pour l’exploitation du poste du Nord, dont Kaministiquia, aujourd'hui Thunder Bay en Ontario, constitue le fort principal. C'est là que les Amérindiens lui parlent de la « mer de l'Ouest » et lui en indiquent la route. En effet, depuis le 16e siècle, la France recherche un passage vers les contrées de l'Orient à travers le continent nord-américain. En 1730, La Vérendrye réussit à convaincre le gouverneur de la Nouvelle-France, Charles de Beauharnois, de l'importance des renseignements obtenus. L'année suivante, il part en voyage d'exploration dans l'Ouest. Pratiquant la traite des fourrures, il établit une chaîne de postes entre le lac Supérieur et le lac Winnipeg : en 1731, le fort Saint-Pierre au lac à la Pluie, sur la frontière Ontario-Minnesota ; en 1732, le fort Saint-Charles au lac des Bois, sur la frontière Ontario-Manitoba-Minnesota ; en 1734, le fort Maurepas près de l’embouchure de la rivière Rouge.

Après avoir consolidé ses positions, La Vérendrye fait construire, en 1738, le fort La Reine, l'actuel Portage-la-Prairie, sur la rivière Assiniboine. De cette base, il poursuit son exploration dans deux directions. En 1738, puis en 1742-1743, il fait deux expéditions vers le sud-ouest et le pays des Mandanes, qui l’amènent à constater que l’on ne peut atteindre la « mer de l’Ouest » par cette voie. La Vérendrye avance également vers le nord-ouest : en 1741, il établit les forts Dauphin et Bourbon sur les lacs Winnipegosis et Manitoba, puis deux ans plus tard, le fort Pakoya sur la rivière Saskatchewan.

Bien que La Vérendrye ne réussisse pas à trouver la « mer de l'Ouest », ses efforts sont bénéfiques sur les plans économique et stratégique : les frontières de la Nouvelle-France sont repoussées jusqu'au Manitoba actuel et, grâce aux nouveaux postes de traite, une bonne part du commerce des fourrures de la Terre de Rupert, qui appartient à la Compagnie de la baie d'Hudson, est détournée vers le Saint-Laurent. La Vérendrye consacre aussi beaucoup d'énergie à développer des liens avec les Amérindiens. Dans chaque poste, il envoie de jeunes Français vivre avec les Amérindiens et il accepte que deux de ses fils soient adoptés par les Cris. Tout en créant ces liens, La Vérendrye participe cependant à la traite des esclaves amérindiens, en envoyant des esclaves sioux en Nouvelle-France.

La Vérendrye démissionne en 1743. Il meurt en 1749 dans la colonie, alors qu’il est en train de préparer son retour dans les Prairies.

1600 - Début du commerce des fourrures dans la vallée du Saint-Laurent (Québec)

1713 - Traité d’Utrecht (Québec)

1731 - Poussée des Français vers l'Ouest (Ouest)

Famille Rigaud de Vaudreuil (1698-1778) (Québec)