Retour à L'incendie du Collège
L'historique du Collège
L'incendie (deuxième partie)
Les pertes humaines et matérielles
Les causes de l'incendie : enquêtes et mystère
Les lendemains
Photos de l'incendie
Témoignages

 


Albert Lambert

 

Saint-Boniface
le 14 janvier 1923

Cher oncle

Comme vous êtes mon parrain je voulais toujours vous écrire pour vous parlez du feu du Collège. Il est éteint mais je vous assure qu'il n'est pas éteint dans notre mémoire. Nous allons nous en souvenir longtemps de la Saint-Catherine 1922 lorsque nous avons sortie dans la nuit à 2.15 hrs. Je me suis éveillé au bruit du père Devarenne quand il a parti de son alcove et qu'il allait avertir les grands. Après qu'il ait passé au travers du dortoir des universitaires il alla pour avertir le père Mongeau qui garde le dortoir des moyens et quand il s'en alla pour l'avertir il vit l'escalier du milieu tout en feu. Il est revenu dans notre dortoir et le père Gervais a crier par l'escalier de sauvetage et le père Devarennes a cassé la vitre de l'escalier de sauvetage et il se mit au dehors sur le sauvetage et le père Gervais au dedans. Edouard au lieu de se lever se couvrait avec sa couverte lorsque je l'escoua par le ventre et lui dit le feu est ici il se précipita de son lit et se jetta dans l'escalier de sauvetage. Enfin mon tour arriva, il y avait un élève en avant de moi qui ne descendait pas vite et je lui pesait sur la tête pour le faire aller vite. En arrivant en bas nous étions en jaquette et nu pieds et je suis allé dans le champs de patates qui était toute en grosses mottes et bien gelé et là j'ai rencontré le Père Villeneuve il m'a prêté son foulard il a failli aussi me prêter sa soutane. Ensuite je suis allé chez nous m'habiller avec de vieux habits et je suis retourné au feu. Le soir après la scéance on s'est couché à 11.45 hrs et il m'est passé une idée par la tête qu'il y aurait un accident ou un feu alors je ne pouvais pas dormir. Alors j'ai pris mon pantalon et je pris mon chapelet que j'ai tout dit ensuite je me suis endormi lorsque j'arrivai chez nous j'aperçu que j'avais mes pantalons en dessous de ma jaquette et mon chapelet dans le cou. Le matin du feu malgré qu'on est pas savant tout les élèves du Collège sont devenu intéressants on nous arrêtait sur la rue pour nous demander comment on s'était sauvé. Et les Pères ont travaillés [sic] bien fort pour tout nous sauvés. Quand papa est arrivé on entendait encore les élèves crier au secours. Papa leur a dit de placer l'échelle sur le toit de la cuisine car elle se rendait au dortoir mais ils n'on pas voulu ils se sont cru plus fin et vous savez qu'elles sortes de pompier qu'il y a à St. Boniface s'ils étaient pompiers comme papa il y aurait pas eu autant de perte de vie. Heureusement qu'il n'y avait pas d'élèves au feu de l'école Provencher ils auraient pu avoir le même sort que nous.

A Présent je crois vous avoir tout dit je termine en vous souhaitant une bonne et heureuse année

De Albert

Source : Albert Lambert. Lettre à son oncle. 14 janvier 1923. (Archives de la Compagnie de Jésus,
B0-13, 17, 3).

© 2001 Collège universitaire de Saint-Boniface