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Les causes de l'incendie : enquêtes et mystère... Voyant la gravité de l'incendie, la province décida qu'une enquête était essentielle afin d'en découvrir l'origine. Le commissaire provincial des incendies, Charles Heath, se chargea de l'enquête. Thomas Baird, inspecteur des incendies, avait la responsabilité de questionner les témoins. L'enquête débuta le lundi 27 novembre. Le premier témoin fut le père Lacouture qui raconta tous les événements du soir du sinistre. Il va sans dire que certains moments de l'enquête furent émouvants pour les élèves et le personnel du Collège. D'ailleurs, l'enquête fut momentanément arrêtée parce que l'interprète du père Beaulac, le père Filion, supérieur général des jésuites, tomba en sanglots. Tour à tour, étudiants, jésuites, pompiers furent questionnés. En tout, il y eut soixante-six témoignages. Le témoignage le plus sensationnel fut sans doute celui de madame Charles Loiselle, résidante de la rue Desautels: « [...] Le soir du 25 novembre, elle traversa le terrain du
Collège. Près de l'avenue Provencher, elle vit un homme se tenant à l'intérieur
du terrain, près de la clôture. Il était huit heures et faisait sombre.
Cet homme était de taille moyenne, portait un court veston de nuance khaki,
une culotte et des molletières de même. Il avait en main quelque chose
qui semblait un câble. Mme Loiselle, accompagnée de sa fillette de 8 ans,
passa à 30 pieds de cet homme. Il ne fit rien de suspect et elle crut
que c'était un ouvrier. En revenant par la même route à dix heures, elle
fut effrayée de le voir encore au même endroit, mais plus loin de la clôture,
plus près du Collège et marchant lentement. Ses soupçons ont été éveillés
le lendemain matin, après le feu » Dans leurs recherches, les journalistes ont découvert qu'un ancien professeur de commerce, qui avait été remercié de ses services à peine deux semaines avant l'incendie, était recherché par la police de Saint-Boniface. La description donnée par la police ressemble à celle de madame Loiselle. L'enquête se termina après deux semaines sans que le commissaire provincial puisse déterminer la cause exacte de l'incendie; elle a seulement pu déterminer le trajet du feu qui aurait débuté dans l'aile est et qui s'est ensuite propagé dans l'aile ouest. Le commissaire rejeta donc la théorie d'un incendiaire, faute de preuves. De leur côté, le père Henri Bourque et le docteur Laurendeau, maire de Saint-Boniface, étaient convaincus que l'incendie fut causé par une bombe. Plusieurs rumeurs qui pourraient expliquer la cause de l'incendie ont circulé et circulent encore aujourd'hui: des fils électriques défectueux, une chandelle, une lanterne, un laboratoire de chimie, une cigarette, le Ku Klux Klan, les Orangistes, la fournaise, etc. Par contre, la théorie d'un incendiaire est sans doute la plus plausible puisqu'une autre école de Saint-Boniface, l'école Provencher, a connu le même sort que le Collège (une semaine après). L'origine de ce second incendie est également mystérieuse! On ne connaîtra donc jamais la cause de l'incendie du Collège de Saint-Boniface, mais les soupçons pèsent toujours...
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© 2001 Collège universitaire de Saint-Boniface
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