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L'historique du Collège
L'incendie (deuxième partie)  
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Ulric Bélanger

Q - Votre version des faits de cet incendie...

Ulric - Il y a maintenant plus de 70 ans que c'est arrivé. Ma mémoire va peut-être manquer mais je vais vous rencontrer seulement ce qui m'est arrivé moi-même, sans parler des autres dortoirs. D'abord on avait eu comme de raison la fête de la Ste. Catherine le soir avant, et puis on s'était rendu je diras vers les 10h30 à notre dortoir. Les petits, faut croire, les grands peut-être sont demeuré plus longtemps puis nous autres, on est monté dans notre dortoir. On arrive au dortoir, toutes est bien. Ce soir, j'avais tout les trophées et tous les prix. J'avais gagné des prix et puis j'arrangeait tous mes affaires. J'avais des livres, j'avais des sweaters, j'avais des trophées. Je met ça tout ensemble sur mon lit en m'assoyant pour que je sois prêt pour le lendemain matin et puis je vais dans la chambre de toilette et puis là je vois quelqu'un fumer. J'va nommer le nom parce que si on m'entend peut-être les gens vont le reconnaître, on l'appelait Toquet. Toquet cigarette, vous savez. Ça fait que, je le vois fumer, comme de raison on va pas rapporter ça au Père Lacouture qui était préfet de discipline. Je garde ça pour moi-même. J'sortis, j'ai été finir les affaires aux lits, je m'assois sur mon lit et puis éventuellement le lumières s'éteignent et ainsi de suite...

J'était couché dans mon lit et j'entends une cloche, ça sonnait pas mal fort, et je dis "Eh! ses des farces!" Les lumières d'en haut et puis la fumée passait par là. J'ai pensé bien, c'est mon ami Toquet. Pourquoi s'exciter. Sonne. Sonne. Puis le surveillant du dortoir était le Père Mongeau qu'on lui donne pas crédit du tout à quoi que ça soit, c'est lui qui a sauvé tout nous autres aux planchers. Il était là, couché au milieu du dortoir et puis ouvre ça, je ne sais pas s'il était en jaquette ou en soutane. Puis, il court vers la porte. En ouvrant la porte, les portes étaient en vitres, Paff! Et puis, la fumée commençait à sortir comme on le voyait dans le temps les engins du CNR/CPR - noire. Puis je vois ça venir. Ça fait que tous les autres, mon ami intime que je connaissait très bien dans le temps, étaient à la queue du Père Mongeau et il se dirige vers la sortie, en déchirant les rideaux. Il avait une petite montée, comme des marches pour monter ou sauter qui se rend à l'extérieur. Ça fait que, mois je suis là dans mon lit. J'sais pas quoi faire. J'sais pas si je devrais envoyer le paquet par là ou vous demeurez à CKSB, la petit bâtisse. On était là à un plancher plus haut. J'ai pensé bien peut-être...Eh! Eh! J'ai pas le temps la fumée s'en vient. Je prends mes paquets et puis je m'en va mais tout le monde est déjà rendu là. Puis mon j'arrive. Je suis là en dernier. Puis y avait un lit, j'ai sauté sur le lit puis je me suis rendu au Père Mongeau qui m'a pris par les bras et puis m'a tiré. Là je prends le tuyau de sauvetage tout rouillé, je descends, descends au deuxième. Au deuxième, le feu sortait, la fumée sortait. On voyait seulement que le trou. Ça fait que j'ai pensé de sauter. Alors j'ai sauté. Là, en bas, les gens étaient tout là presque puis demandaient surtout Jean Poitras qui me criait: "Ulric, es-tu là, Ulric! Ulric!. Il m'a vu descendre, puis je me suis rendu là.

 


Q - Vous avez sauté du 2e au premier plancher?

Ulric - Je me suis donné une entorse. Je m'en n'ai même pas aperçu du tout, du tout. C'est seulement quand on a eu le rassemblement le 27 que je me suis aperçu que j'avais une entorse et que ça faisait mal. C'est l'excitement, je ne sais pas quoi parce que après ça, après le feu. On a resté à peu près 3/4 heure, mes amis et moi, on est allé chez moi. Les gens qui restaient à l'extérieur comme Parent par exemple, sont venus coucher chez nous. Et puis d'autres personnes. Ensuite, on était en congé. Eh! Eh! C'est pas pire ça. On était en congé, oui. On se fait rappeler décembre (novembre) le 27 au séminaire, le supérieur qui était là le Père Sabourin et puis le collège avait déjà été donné par Mgr. Béliveau aux Jésuites. Et puis, on fait l'appel en tout cas des gens qui sont partis ou qui sont là. Puis, on a recommencé les classes pas longtemps après.


Q - Il y a 10 personnes qui sont décédés lors de cet incendie. Est-ce qu'ils avaient des amis dans cette liste de personnes?

Ulric - A bien oui, je connaissait Taylor. Je connaissait Toquet. C'est gens là voyez-vous. Et les autres, on venait juste presque de déménager dans ce bout là. Et puis, Poitras... Ah! bien j'ai connaissait, ils étaient dans le même groupe.


Q - Il y a plusieurs rumeurs finalement qui persistent, qui circulent encore aujourd'hui 75 ans après le fait. Est-ce que vous savez vous même, vous avez votre version des faits? Vous dites que c'est peut-être une personne qui aurait causée cet incendie. Il en a autres qui disent que les fils électriques qui ont causé l'incendie. Qu'est-ce que vous pensez de ces rumeurs là?

Ulric - Moi, je ne suis pas un ingénieur, peut-être ils ont raison. Puis, moi peut-être aussi que je suis pas mal... C'est seulement ce que j'ai toujours pensé, c'est drôle. A cause des incendies dans ce temps là qui se produisait, même en Province de Québec dans le temps. Il y avait plusieurs incident qui sont arrivés, incendies tout par tout, vous savez.

Source : Ulric Bélanger. Entrevue avec Patrick Rey. CKSB. août 1997.

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