AccueilTrame chronologiqueProfils biographiquesConstellationsEntrevuesDocuments et ressourcesAide



L'école constitue un maillon central du réseau institutionnel, puisqu'elle transmet la langue et la culture qui s'y rattache. C'est pourquoi, dès 1833, le clergé construisit dans l’Ouest des collèges classiques afin de former des élites à même les rangs des cultivateurs. L'entrée au collège représentait un moment fort dans la vie des garçons. De jeunes Franco-Européens y devenaient des Canadiens français, et on y francisait même des anglophones.

Collège de Saint-Boniface - image Si je pouvais sans bruit fonder ce collège - document Collège Mathieu - image L'origine des élèves du collège des Jésuites - document Un élève arrive au collège - vidéo Faculté Saint-Jean - image La mutation de l'élève Baudoux - document Francisation au Collège de Saint-Boniface - étude

Les défis de l’éducation française dans l’Ouest ont toujours été grands. Jusqu'aux années 1960, les institutrices travaillaient dans des conditions très difficiles et les religieuses accaparaient les bonnes écoles, alors que les institutrices laïques devaient se contenter en général d'écoles de misère, où les équipements sont vétustes. De surcroît, il était impossible de se marier si l’on voulait garder son poste.

L'Académie Saint-Joseph - document Des p'tits écoles de misère - document Les conditions matérielles du métier d'enseignante - étude Démissionner pour se marier - document

Mais le plus grand défi pour les enseignantes fut longtemps de contourner les lois provinciales anti-catholiques et anti-françaises passées au tournant du siècle. Elles le faisaient avec beaucoup d'imagination. Elles avaient l'appui de la majorité des parents francophones et des associations provinciales, ainsi que de l'Association interprovinciale. Les élites francophones de l'Ouest firent beaucoup d'efforts pour contrebalancer l'influence anglaise dans les écoles en recrutant des institutrices bilingues, en mettant sur pied des programmes parallèles, en instituant un système parallèle d'inspection et en créant des examens annuels de français.

J'ai enseigné le français pendant des années - document L'horloge défectueuse - document Pour avoir une autre demi-heure de français - document Placée par Monsieur Marion - document Le programme d'études en français - étude Le concours de français - document

Aujourd’hui dans l’Ouest et le Nord-Ouest, les écoles de langue française sont en concurrence avec les écoles d’immersion, même si ces dernières sont incapables d’insuffler chez les jeunes francophones le sens de l’appartenance à leur communauté. Dans le monde du savoir d’aujourd’hui, l’accès à l'enseignement supérieur est plus indispensable que jamais au développement de la communauté francophone de l’Ouest et du Nord-Ouest

École à St-Ambroise - image L'école de langue française et l'école d'immersion - étude Jennifer Marshall : apprendre la culture et la fierté- audio École Émilie Tremblay à Whitehorse - image

La revendication des droits a une longue histoire chez les francophones de l’Ouest. Prêtres, médecins, avocats, journalistes ont dénoncé haut et fort les injustices dont les francophones étaient victimes et ils ont mobilisé la population, tout en cherchant des appuis au Québec. À l'occasion, ils ont pris le sentier de la guerre politique contre le parti responsable de leurs maux. En Colombie-Britannique, les élèves catholiques ont même été en grève à la fin des années 1950. Depuis cette époque, les francophones ont revendiqué devant les tribunaux leurs droits scolaires et linguistiques, parfois avec succès. L’enjeu est important puisque les droits des francophones se traduisent en services de la part des gouvernements. Quant aux Métis, ils se regroupent dans des associations provinciales qui revendiquent leurs droits fonciers et constitutionnels.

Les francophones sont debout pour la lutte - document Appel à l'aide - document Nous ne faisons pas de politique mais ... - document Grève des écoles catholiques - image Le contrôle du système d'éducation de langue française - étude Services en français au Yukon- document Les revendications métisses des années 1980 et 1990 - étude

Ces batailles reflètent la condition minoritaire des francophones de l'Ouest. Celle-ci apparaît partout : dans certains districts scolaires complètement francophones, où, à l'instigation des inspecteurs provinciaux, les commissaires francophones prohibaient complètement l'usage du français jusqu'au milieu de la décennie de 1960 ; dans les institutions d'enseignement supérieur, qui éprouvent aujourd’hui des difficultés à concurrencer les grandes universités de langue anglaise ; à Ottawa, où les sénateurs franco-albertains sont timorés ; à Maillardville, où les francophones habitaient les moins bons quartiers; même dans leur forteresse de Saint-Boniface, où ils furent incapables de faire échouer des projets allant contre leurs intérêts et dont ils perdirent le contrôle politique.

Pressions des inspecteurs - étude Coll. de Saint-Boniface ou Univ. of Manitoba ? - étude Belle occasion ratée - étude La basse-ville et la haute-ville - étude Winnipeg et Canadian Northern Railway contre Saint-Boniface - étude Le conseil municipal de Saint-Boniface - étude
1 2 3 4 5